Hubocan : une vraie solution à gauche ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 02/12/2016 à 07:00
Rudi Garcia aime les latéraux qui plongent et apportent le surnombre offensif. Le jeu qu'il prônait à Lille et à la Roma était même fortement basé là-dessus. Malheureusement, depuis son arrivée à l'OM, il doit oublier cet aspect de son jeu, faute de participants. Côté droit, Sakai fait ce qu'il peut, mais son pied droit manque cruellement de précision. Côté gauche, c'est pire. Bedimo blessé, il a d'abord aligné Rekik. Le Néerlandais est un bon défenseur, mais n'a rien d'un joueur de couloir. Du coup, à St-Etienne, Garcia a fait confiance à Tomas Hubocan, qu'il n'avait encore jamais aligné depuis son arrivée. Le Slovaque n'est pas non plus un spécialiste et il est de plus droitier, mais il fait l'affaire avec sa sélection. Alors, pourquoi pas ? Après un début de match un peu compliqué, il a finalement tenu son rang, au point de recevoir les félicitations de William Vainqueur, qu'il a connu à Moscou : "A mes yeux, il a été parfait. Quand il y a des matches importants, il est là, on peut compter sur lui".
Il est vrai qu'Hubocan a toujours été apprécié là ou il est passé. Joueur de devoir, il fait le job sans la ramener, même lorsqu'il ne joue pas comme ces derniers mois. Un profil de parfait coéquipier dont se souvient Michael Yokhin, spécialiste du football russe pour ESPN : "J'ai le souvenir d'un très bon défenseur, et très polyvalent. Il pouvait jouer dans l'axe et sur les deux côtés, et il s'en sortait toujours très bien, quelle que soit sa position. Il a laissé de bons souvenirs au Zenit St-Petersbourg, car il avait été recruté au départ comme un joueur de complément et il est devenu titulaire dans un effectif pourtant très riche. Il a vraiment joué un rôle important lors des deux titres qu'ils ont remportés, et il a fait de bonnes prestations en Champions League. En 2014, il est parti au Dinamo Moscou, car Villas-Boas ne comptait plus trop sur lui. Il y a fait une bonne première saison, mais l'année dernière a été terrible avec la relégation au bout. Il n'était pas responsable, mais il a coulé comme tous les autres joueurs. Sur le plan personnel, c'est un gros travailleur, discret, et adorable".
Difficile de trouver des défauts à ce parfait couteau suisse. Reste à savoir s'il peut constituer une solution à long terme à ce poste. Pour l'ancien latéral olympien Sébastien Perez, Hubocan peut constituer une bonne solution de rechange, mais cela ne va pas plus loin : "Je l'ai trouvé beaucoup plus à l'aise que dans l'axe. Il a fait un match sérieux et très appliqué. Après, de mon point de vue, je pense que les latéraux de l'OM doivent apporter beaucoup plus que ça. Au niveau de la relance, de la participation offensive, des courses, c'est trop peu. Que ce soit à gauche ou à droite, il manque beaucoup de choses. Quand on regarde le haut du classement, dans les trois premières équipes du championnat, on s'aperçoit qu'elles ont des latéraux largement au-dessus, et ce sont eux qui apportent la supériorité en attaque. Aurier, Meunier, Maxwell et Kurzawa à Paris sont des grands joueurs, comme Sidibé ou Mendy à Monaco. Ils sont capables de faire une première relance de qualité et de s'insérer dans les attaques. Dans le football moderne, quand c'est bloqué dans l'axe, on doit faire la différence sur les côtés avec les latéraux. C'est pour moi une priorité pour le prochain mercato de l'OM".
Effectivement. Sauf que lorsque l'on fait le tour du chantier, on s'aperçoit que les priorités sont aussi dans les cages, en défense centrale, au milieu et en attaque. Récemment, Rudi Garcia avouait souhaiter dans l'idéal un renfort par ligne. C'est à peu près ça...