Histoire OM : quand Basile Boli faisait chavirer le Vélodrome contre Rennes
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 19/09/2021 à 14:10
La rubrique Histoire OM, sous la plume et les souvenirs de Fernand Bonaguidi.
OM - Rennes, c'est Provence face à Bretagne !
Avec un clin d’œil sur le passé des rencontres entre les Rennais et les Olympiens. .. Même si les rouges et noirs n'ont pas souvent boxé dans la même catégorie que l'OM, ça n'a jamais été des parties de plaisir. Pourtant, le premier OM - Rennes fut conclu par un formidable 7 à 1 à l'Huveaune le 7 Octobre 1933 avec un triplé de Pepito Alcazar. Au retour, le 11 Février 1934 l'OM s'inclina, défaite qui coûta le titre car il ne manqua qu'un point aux Marseillais pour être Champion. L'année suivante, l'OM remporta la Coupe de France en finale face aux Rennais 3 - 0. Ce 5 mai 1935 au Stade Colombes devant 40000 spectateurs, Roviglione (34eme) , Kohut (38eme) et Jean Laurent malgré lui contre son camp (42e) seront les buteurs de la rencontre. L'équipe de l'OM était composée de Di Lorto - Max et Henri Conchy - Charbit, Bruhin, Durand - Zermani, Alcazar, Roviglione, Eisenhoffer et l'extraordinaire Willy Kohut.
Vilmos « Willy » Kohut était né en 1906 à Budapest et il fut, avec son compère Eisenhoffer, la grande attraction des années 30.
Ses déboulés et ses tirs du pied gauche sont demeurés célèbres.
International dès 1927 (avec un fameux carton contre la France) il prit part à la Coupe du Monde 1938 dont il disputa la demi-finale mais ne fut pas sélectionné contre l'Italie en Finale.
Il possédait un tir extraordinaire du pied gauche, la légende disant qu'il cassait les barres transversales.
Après la guerre en 1949, l'OM leader du Championnat et Champion sortant, alla prendre une bonne piquette 6 à 1 des pieds du trio Cousin Combot et Grumellon, auteurs de deux buts chacun. Inutile de dire que Reims en profita pour rafler son premier titre cette année-là. Le temps passa, les deux équipes connaissant les affres de la D2, mais en 1969, Roger Magnusson, le sorcier du dribble illumina le Parc pour qualifier l'OM face aux Rennais avec une superbe victoire 3 à 2 qui allait lui ouvrir la route de Colombes et de la finale.
En 1971, en championnat, une semaine avant, l'OM avait pulvérisé les Bretons 5 – 0
Dans une demi-finale de Coupe de France, (on jouait en aller retour et les buts à l'extérieur ne comptaient pas double), l'OM vainqueur au Vélodrome 1 à 0 s'inclina 2 à 1 après avoir mené à la mi-temps.
Mais le Pagnolesque Marcel Aubour trahit ses frères Provençaux en faisant un cinéma du diable au moment des tirs au but.
Josip Skoblar, qui allait battre le record de buts toute catégorie (44 buts) cette saison-là, en fut tout décontenancé et manqua son tir, offrant aux Bretons une finale qu'ils allaient remporter face à Lyon.
En Championnat, Magnusson avait manqué le sien au match aller, comme quoi les artistes aussi ont leurs faiblesses.
Marcel, lors de cette finale contre Lyon qui était la dernière à Colombes, s'illustra d'abord comme gardien en n'encaissant pas de but (1 à 0), mais aussi en jouant au jeu Provençal (La Longue pour les Marseillais) avec des artichauts que les supporters Rennais avaient jetés sur la pelouse suite à un but refusé.
Sacré Marcel, retraité aujourd'hui à Saint-Tropez et qui fit toujours des misères aux Marseillais..
. Et l'OM, champion cette année, manqua le doublé.
Heureusement, 15 ans plus tard en 1986 dans une autre demi-finale, l'OM arracha un match nul 1 à 1 à Rennes (après avoir gagné 1 à 0 au Vélodrome) qui offrit le Parc des Princes aux Olympiens pour une finale qu'ils perdirent contre Bordeaux des pieds de Tigana et d'Alain Giresse à la 120e minute du match.
Bernard Tapie venait juste de prendre en main l'équipe.
Le 11 Novembre 1990, Basile Boli marqua un but extraordinaire pour un 4 à 1 qui fit se dresser tout le Vélodrome, complétant le festival de Waddle et Papin.
Plus près de nous, le nul en 2008 lors de la première journée sur le score original de 4 à 4 avec Erik Gerets aux commandes. On retiendra le show de Hatem Ben Arfa, efficace et spectaculaire, et les arrêts déterminants de Steve Mandanda qui encaissa un but absurde en fin de match, Erbate dégageant catastrophiquement dans le dos de Steve, par ailleurs exceptionnel. Le match retour, dernière rencontre de la saison, fut un festival Olympien avec un succès 4 – 0 pour offrir dans un Vélodrome plein comme un œuf un hommage à leur entraîneur belge dont c'était le dernier match.
La cité phocéenne se souviendra longtemps de cette soirée du 30 mai 2009. Le public olympien a bien des défauts, mais sa fidélité et sa reconnaissance prennent le pas sur tout le reste. Eric en a fait l'expérience à la fin du match. Les larmes aux yeux, le Lion de Rekem a été ovationné pendant plusieurs minutes par un public tout en admiration.
Quant à l'ami Rolland Courbis, il nous fit une drôle de révérence, en venant s'imposer comme entraîneur au Vélodrome 5 à 2 le 18 Mars 2016, avec le phénomène Dembélé qui a grandi depuis à Dortmund et maintenant au Barca.
Une soirée en enfer au Vélodrome comme on n'aimerait ne plus en revoir.
L'OM commença le match en commotion cérébrale, Gourcuff, Diagne de la tête, Dembélé d'une belle frappe nous mirent un 3 à 0 en 14 minutes, avec du talent certes, mais sans opposition, tandis que les supporters en grève n'étaient pas encore sur le terrain. Steve Mandanda ne savait pas où donner de la tête, ça se calma un peu ensuite pour un 5–2 qui nous fit très mal. Coach Courbis n'en croyait pas ses yeux. Depuis, ça s'équilibre en peu entre les deux équipes, un coup on gagne, un coup on perd, avec quelques nuls au passage, en espérant une victoire provençale mercredi soir. En tout cas, malgré l'éloignement, la Bretagne et la Provence ont toujours eu des rapports de fraternité et les Rennes OM ont de tout temps étaient des matches hauts en couleurs.
Avec du blanc, du bleu, du rouge et du noir.
Et des artichauts pour jouer à la Longue.