Gomis : la tendance est en train de changer
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 12/04/2017 à 07:00
Souvent, lorsqu'un entraîneur ou un joueur ne sait pas quoi répondre à une question sur son avenir, il assure que rien n'est joué, car "en football, tout va très vite". Une réponse passe-partout, ouvrant la porte à toutes les possibilités sans se mouiller. Ceci dit, la phrase colle à merveille au cas Bafétimbi Gomis. Héros de la première partie de saison olympienne, le buteur (17 buts, 3 passes décisives) a bien souvent permis à son équipe de se maintenir en vie de continuer de caresser l'espoir d'une qualification européenne. Ses buts et son investissement salué de tous - chose rare pour un joueur prêté - ont rapidement abouti à un constat évident : la question d'un engagement définitif ne se posait même pas, et le soldat Bafé devait faire partie intégrante du Champions Project. Un constat récemment validé par les dirigeants et Rudi Garcia himself, mettant d'ailleurs William Vainqueur dans le même lot.
Mais une blessure au genou est passée par là, et depuis son retour, le capitaine olympien n'est plus que l'ombre du dynamiteur qu'il a été, accompagnant dans sa chute celle des récents résultats de l'OM. Du coup, la tonalité des forums de discussions change aussi à son sujet. On s'aperçoit soudainement que le garçon perçoit un salaire de buteur européen (estimé à 5M€ par an), qu'il aura 32 ans au mois d'août, et qu'il ne signera pas un contrat courte durée pour un salaire allégé, comme l'explique le journaliste de L'Equipe Mathieu Grégoire (vidéo) : "Il fait du lobbying auprès de la direction depuis plusieurs semaines pour rester à l'OM. Mais il cherche aussi le dernier gros contrat de sa carrière, donc il faut voir si cela ne fermerait pas la porte à un jeune attaquant d'avenir". C'est bien le problème, et ça l'est d'autant plus au vu de ses dernières prestations : "Il a fait un début de saison où on le voyait faire un pressing monstrueux, explique Grégoire, mais aujourd'hui, il a clairement baissé de pied. A sa décharge, on ne l'utilise pas comme il faudrait, avec des ballons en profondeur alors qu'il a besoin de centres dans la surface". Pour résumer, la tendance a changé concernant le dossier Gomis, et après l'avoir plébiscité, les supporters ne l'incluant plus dans le projet sont de plus en plus nombreux, à quelques exceptions près.
Parmi ceux qui persistent à croire en lui, on trouve Marc Libbra. L'ancien attaquant olympien, aujourd'hui consultant, a beau faire le tour de la question, il ne voit pas comment l'OM pourrait faire sans Gomis la saison prochaine : "Sans lui et ses buts, où en serait l'OM aujourd'hui ? Les meilleures équipes du championnat ont un buteur : Cavani à Paris, Falcao ou Mbappé à Monaco, Balotelli à Nice ou Lacazette à Lyon et Gomis à l'OM, c'est tout. OK, il va avoir 32 ans, mais sans ses 16 buts en L1, on serait quinzième ! Si l'OM pouvait acheter Dybala ou Mbappé, d'accord, mais qui sont les grands attaquants qui vont accepter de venir jouer à Marseille sans la Champions League ? On annonce 30 ou 40 millions, mais quel top player est disponible pour ce prix-là, surtout devant ? Personne. Payet va nous coûter 70 millions sur quatre ans, alors que Gomis ne coûtera rien, hormis son salaire. Pour moi, l'investissement prioritaire crève les yeux, c'est sur des défenseurs qu'il faut faire l'effort. Maintenant, si vous trouvez un avant-centre à 20 buts par saison disponible, n'hésitez pas. Mais je demande à voir...".
Le raisonnement se tient, mais en terme de communication, les dirigeants savent bien qu'ils ne pourront pas repartir la saison prochaine avec un Gomis titulaire aux avant-postes. Il va leur falloir dénicher le buteur jeune, abordable et rapidement performant. Bref, ce qu'il y a de plus rare et de plus cher. Bon courage !