Germain a sauté sur le porte-bagage de Balotelli
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 15/02/2019 à 07:00
C'est fou comme les choses peuvent aller vite en football, et dans les deux sens. La saison dernière fut celle de la réconciliation entre l'OM et son public après des années de disette, et alors qu'on attendait une consécration cette saison, tout a failli s'écrouler en quelques mois. Cet ascenseur émotionnel, Valère Germain (28 ans) l'a vécu lui aussi. Alors que l'on vantait les qualités d'abnégation et le sens du collectif de l'ancien Monégasque, il est devenu celui qu'il fallait absolument refourguer coûte que coûte avec Mitroglou lors du dernier mercato. Finalement, l'arrivée de Mario Balotelli et deux victoires sans grand relief ont suffi, non pas à en faire un titulaire à part entière, mais en tout cas à le remettre en selle pour postuler à une place dans le onze de départ.
Un vrai joueur de 4-4-2
Un "effet Balo" qui change tout : Super Mario marque des buts, l'équipe se remet à gagner, et son arrivée a poussé Rudi Garcia à changer de système. Une aubaine pour un Valère Germain qui, en toute discrétion, s'est empressé de sauter sur le porte-bagage de l'Italien pour se remettre dans le jeu, comme il l'a reconnu hier jeudi en conférence de presse : "Ce 4-4-2 nous apporte plus de présence devant le but, on arrive à jouer plus haut et entre les lignes. C'est simple à appliquer et cela peut apporter des résultats. Avec l'arrivée de Mario dans ce nouveau système, je me sens plus libéré, je peux refaire ce que je faisais dans mes clubs précédents". Un avis partagé par de nombreux observateurs, même s'il reste des variables à respecter, comme le retour de Payet. C'est le cas de notre consultant Maxence Volpe : "J'y crois, car on a vu que Thauvin n'était pas vraiment à l'aise en pointe aux côtés de Balotelli. Germain offre donc une possibilité crédible, bien meilleure à mon sens que Njie. Reste que le retour de Payet peut tout chambouler". Une véritable embellie pour un joueur qui a forcément souffert des sifflets qui lui étaient adressés depuis quelques mois, même s'il s'en défend, lui qui a toujours entretenu des relations saines avec les supporters partout où il est passé : "Il y a eu des critiques, mais je ne l'ai pas mal vécu. On a pu se rencontrer avec les supporters et se dire les choses. Mais on connait le climat marseillais, et on sait comment ça peut se passer quand ça va mal".
La saison la plus difficile de sa carrière
Valère le savait, et il a pu le toucher du doigt ces derniers mois. Au point de souhaiter faire ses valises pour rentrer à Nice ou à Monaco ? Lui jure que non, même si les rumeurs dans ce sens ont abondé au mois de janvier : "Je n'ai jamais pensé partir, surtout en pleine saison. Cela ne m'a jamais traversé l'esprit. Je pense encore pouvoir apporter à ce groupe". Sur ce point, Le Phocéen avait eu la confirmation de la part de son père, Bruno Germain, il y a une dizaine de jours. Lui non plus ne souhaitait pas le voir partir : "Je suis content qu'il soit resté cet hiver. L'OM c'est mon club, mais je rappelle que c'est son club aussi. Je suis ravi pour lui qu'il soit encore là". Garcia aussi, lui qui lui a affirmé compter encore sur lui. Reste maintenant à faire ce pour quoi il est là : marquer. Car, avec un compteur bloqué à trois petits buts depuis le début de la saison, Valère sait bien que son embellie ne durera pas, Balotelli ou pas : "En terme de stats c'est sans doute la période la plus difficile de ma carrière. Mais il faut que je pense plus à moi qu'à l'équipe. C'est un peu mon défaut. Je pense parfois plus à faire les efforts pour l'équipe qu'à marquer. Mais je ne me cache pas, je sais qu'il faut que je sois plus décisif". Si l'on ne connait pas à l'avance l'équipe qu'alignera Garcia samedi face à Amiens, on se doute qu'il reconduira ce système à deux attaquants. Un match qui arrive à point nommé pour se remettre à claquer, et pas seulement à faire briller Balo. Ce serait dommage de ne pas saisir cette deuxième chance un peu inespérée, il faut bien le dire...