Frédérique Camilleri : "Il faut parler aux supporters comme à des gens responsables"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 29/10/2023 à 14:15
Dans un long entretien accordé au Dauphine Libéré, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, a révélé les coulisses de l'organisation des matchs de l'OM à Marseille. Le haut-fonctionnaire met l'accent sur le dialogue avec les groupes de supporters et la responsabilisation de chacun pour garantir la sécurité et la fluidité des déplacements.
Pour les matchs à risque de l'OM à domicile, différents types d'arrêtés préfectoraux peuvent être pris. Un arrêté préfectoral peut interdire l'accès au stade aux supporters adverses, réguler la sécurité générale en restreignant l'accès à certaines zones comme le centre-ville de Marseille, ou interdire la vente d'alcool en verre. En ce qui concerne l'arrêté ministériel, c'est au ministre de décider d'interdire le déplacement des supporters adverses. Les arrêtés préfectoraux et ministériels sont parfois pris ensemble pour des situations exceptionnelles d'interdiction.
L'échange, une des clefs de la réussite
La préfète souligne, à nos confrères, l'importance des échanges avec les préfets d'autres départements, en particulier pour les matchs à risque. Elle cherche à éviter l'interdiction des déplacements des supporters marseillais en dialoguant avec ses collègues, en présentant les modalités acceptables par les supporters locaux. Le dialogue avec les dirigeants des groupes marseillais est également encouragé pour maintenir un climat positif, éviter les incidents et changer la vision négative qu'ont les supporters des préfets " Le dialogue est toujours utile. Eux-même ont parfois des visions des préfets décalées. En Ligue 1 la saison dernière, ça s’était bien passé à domicile mais ça avait été compliqué avec les matchs européens. J’ai été invitée par les Winners à voir la confection des tifos au Parc Chanot en fin de saison dernière. Je ne suis pas dans une posture de défiance ou de méfiance vis-à-vis des ultras. (...) Je considère que chacun doit prendre ses responsabilités et qu’il faut parler aux supporters comme à des gens responsables : c’est ensuite à eux de montrer qu’ils le sont réellement." Malgré des progrès notables dans l'accueil de supporters rivaux au Vélodrome, avec l'accueil des lyonnais l'an dernier et cette saison notamment, il est encore difficile d'envisager la venue de Parisiens.
Eviter un drame
En ce qui concerne les différences entre l'accueil des supporters anglais de Brighton, par exemple, sans incident majeur et le refus d'accueillir ceux du PSG, la préfète explique que les rivalités historiques entre les groupes ultras des deux clubs rendent la situation plus complexe. Le rôle des préfets est d'assurer la sécurité publique, et s'ils estiment qu'il y a un risque majeur, ils ne prennent aucun risque. Elle ne demeure néanmoins pas fermée à l'idée de recevoir des supporters de la capitale. "Le rôle des préfets est de faire en sorte que ça se passe bien. Si les préfets estiment qu’il y a un contentieux majeur avec des risques à l’ordre public majeurs avec, à la fin de la soirée, un blessé grave voire pire, ils prennent des arrêtés. Pour Brighton, il y a zéro contentieux. Le PSG fera partie des mêmes discussions que pour les autres matches. Si je perçois une envie de travailler, j’accompagnerai le mouvement mais il faut d’abord qu’il y ait une envie."
Le club olympien a également souligné son engagement à améliorer les méthodes et à collaborer étroitement avec les autorités pour garantir la sécurité et la convivialité des matches.