Frank McCourt fête ses 1000 jours à l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 14/07/2019 à 07:00
Il y a 1000 jours, le 17 octobre 2016, Frank McCourt devenait officiellement propriétaire de l'Olympique de Marseille.
Il y a 1000 jours exactement, le 17 octobre 2016, Frank McCourt devenait officiellement propriétaire de l'Olympique de Marseille pour une valeur estimée à l'époque à 45 millions d'euros. Une délivrance pour les supporters olympiens, assommés par la fin de règne tumultueuse de Margarita Louis-Dreyfus. L'homme d'affaires américain avait, en plus, le bon goût d'annoncer dans la foulée des investissements massifs (200 M€) afin de remettre l'OM sur les rails. Une annonce accompagnée du slogan "OM Champions Project" dont il aurait pu se passer, mais qui avait au moins le mérite d'annoncer clairement la couleur des ambitions du Bostonien. Dans la foulée, Jacques-Henri Eyraud est nommé président, rapidement suivi par le tandem Andoni Zubizarreta / Rudi Garcia pour prendre en main l'équipe. Une équipe rapidement renforcée également, puisque 45 M€ sont injectés illico pour recruter Dimitri Payet, Morgan Sanson, Patrice Evra et Grégory Sertic lors du mercato hivernal. Vous connaissez la suite, avec des hauts (finale d'Europa League), puis des bas (saison dernière, situation financière actuelle). Mais, pour marquer le coup, on peut essayer de savoir si ces 1000 jours de McCourt à l'OM restent globalement positifs ou pas. Tout cela avec l'avis de l'ancien président olympien Christophe Bouchet.
Le positif
Sans entrer dans le détail de tout ce qui a été fait dans cet intervalle, on peut estimer que la première partie du règne de l'Américain penche de ce côté-là. Déjà, il y a cet investissement de 200 M€. Bien utilisés ou pas, ils ont été promis et investis, alors que l'OM n'était plus en mesure de dépenser un radis depuis longtemps. L'arrivée du prestigieux Andoni Zubizarreta a également été unanimement saluée, alors que les supporters réclamaient depuis longtemps un directeur sportif d'envergure. Même chose concernant Rudi Garcia, adulé dans un premier temps (et conspué dans le deuxième, mais nous y reviendrons). En terme sportif, tous ces efforts ont abouti sur cette finale de l'Europa League, qui reste un exploit dans le contexte du football français. On peut aussi évoquer le combat gagné pour l'exploitation du Vélodrome, sachant que les stades sont devenus un enjeu économique majeur dans la gestion des clubs de Ligue 1. Enfin, il y a tout le volet de la formation, avec les partenariats signés avec les clubs de la région, et plus globalement une restructuration nécessaire du centre de formation qui est encore en train de s'opérer.
L'avis de Christophe Bouchet : "Déjà, je pense que le positif est plus grand que le négatif, car un club n'est pas seulement une équipe première, mais un ensemble. Et pour moi, l'approche globale est bonne. Le fait d'avoir repris la main sur le stade, par exemple, est une très bonne chose. Il y a aussi le fait de ne pas céder aux sirènes des journalistes en changeant l'état-major en permanence, car ça ne marche jamais. Au contraire, il n'y a rien de tel pour saborder le club".
Le négatif
Il y a évidemment aussi de quoi dire, et notamment dans la deuxième partie de ce mandat. Ce sont d'ailleurs, peut-être, les réussites de la premiere qui ont entraîné les déceptions de la seconde. Surfant sur le succès et leur popularité, McCourt et Eyraud ont négligé des détails importants et, comme on dit, le football se perd sur des détails. Le plus gros raté est certainement d'avoir laissé Rudi Garcia diriger un recrutement qui se révèle aujourd'hui complètement raté. On ne les citera pas car vous les connaissez, mais beaucoup des recrues de ces dernières années présentent un rapport qualité/prix désastreux. Dans la même veine, le pari de prolonger Rudi Garcia contre toute logique est également très douloureux pour toutes les raisons que l'on connait. Toujours concernant le sportif, ne pas avoir réussi à accrocher une seule fois le podium est un véritable échec. Enfin, il y a la communication, qu'elle soit médiatique ou avec les supporters. Unanimement salué dans ce secteur au début, Jacques-Henri Eyraud s'est manqué à plusieurs reprises par la suite et tente aujourd'hui de remonter le courant. De son côté, McCourt n'est pas véritablement concerné par cet exercice, mais il devrait tout de même s'y pencher, à l'aube d'une nouvelle saison qui va s'avérer très importante pour reconquérir le coeur des supporters. Et au vu du mercato actuel, c'est loin d'être gagné...
L'avis de Christophe Bouchet : "Pour moi, la gestion du recrutement n'a pas été bonne en terme de montant d'investissements et de salaires. Évidemment, c'est facile de dire ça a posteriori, mais le cas du recrutement de Payet m'a interpellé à l'époque, par exemple. Je parle du prix du transfert, de son âge et de la longueur du contrat. Il y a aussi le retour de Mandanda, que je n'ai jamais considéré comme un grand gardien international. Le faire revenir ne m'a pas semblé une idée judicieuse. Enfin, pour évoquer la prolongation de Garcia, ça s'est avéré malheureux, mais il est facile de réécrire l'histoire. Évidemment, c'est un bug qui coûte de l'argent, mais une résiliation de ce genre est beaucoup moins douloureuse qu'avoir trois joueurs à très gros salaires sur plusieurs années de contrat et qui ne servent à rien. Ça, c'est terrible".