Faut-il se réjouir des malheurs d'Aulas ?

Hier mardi, à Lyon, tout allait pour le mieux. Une place quasiment assurée sur le podium de la Ligue 1 en fin de saison, un parcours plus qu'honorable en Champions League avec une élimination face au Barça, un effectif jeune et ultra-valorisé, et enfin une demi-finale de coupe de France à disputer à domicile face à Rennes. De quoi se réjouir pour Jean-Michel Aulas et son coach, Bruno Genesio, enfin sur le point de prolonger son contrat à l'issue de la qualification. Sauf que les Rennais sont passés par là (2-3), et que l'OL n'ira pas au Stade de France pour la finale. Changement de braquet immédiat pour Aulas en conférence de presse concernant la prolongation actée depuis la semaine dernière pour Genesio : "Nous n'irons pas à Saint-Denis, donc le deal ne tient plus", assène sèchement le président lyonnais.

Le râteau d'Aulas à Genesio

Du Aulas dans le texte, mettant les sentiments humains dans sa poche et n'hésitant pas à revenir sur la parole donnée à son coach. Instantanément, sur les réseaux sociaux, les supporters de l'OM balancent entre le plaisir de voir le rival lyonnais passer à côté d'un de ses objectifs et une certaine forme de respect, pour ne pas dire d'envie, devant l'intransigeance et le pragmatisme du président honni. Le parallèle avec le timing de la prolongation de Garcia et le râteau d'Aulas envers son coach est évidemment fait sur le champ. Le président lyonnais devient un exemple de gestion, quand Jacques-Henri Eyraud subit les foudres de ses supporters pour avoir conforté Garcia beaucoup trop tôt, dans un moment où l'OM prenait l'eau de toute part.

Une crise lyonnaise tout bénef' pour l'OM ?

Mais, cette élimination lyonnaise provoque un autre sentiment, voire un motif d'espoir. Comment l'OL va-t-il se sortir de cette crise interne ? Les joueurs, attachés à Genesio, peuvent-ils lâcher au point de voir fondre leurs huit points d'avance au classement ? Et si, finalement, tout n'était pas fini dans la course à la troisième place, comme on en débattait lors du dernier Talk Show ? Après tout, une mauvaise série des Lyonnais, ne serait-ce que sur deux matches, pourrait bien relancer l'espoir d'une explication XXL le 11 mai prochain lors de la confrontation au Vélodrome. Évidemment, le scénario reste à écrire, et avant de l'envoyer aux producteurs, regardons tout de même si l'OM est en mesure de l'honorer. On ne misera pas la maison et la voiture là-dessus, en ce qui nous concerne. Tout cela pour dire que si l'élimination des Lyonnais n'est pas pour nous déplaire, elle ne doit pas non plus déclencher chez nous l'espoir d'une remontada les doigts dans nez. Aulas a déclenché une crise, peut-être, mais elle est assumée. On connait trop le bestiau pour penser qu'il navigue à vue, alors, ne nous réjouissons pas trop vite...