Fair-play financier : ce qui peut changer pour l'OM

Lors des premiers mois de la crise sanitaire, alors que l'Europe était confinée et les compétitions arrêtées, le principal sujet de discussion des suiveurs du football français était le fair-play financier. Et pour cause : avec les pertes subies par l'arrêt des championnats et la perspective d'un mercato atone, on craignait purement et simplement pour la survie des clubs, notamment à cause de l'instance de contrôle de l'UEFA qui allait se pencher sur les comptes de fin de saison. Heureusement, l'instance européenne a pris en compte la catastrophe économique et a décidé de suspendre les sanctions vis-à-vis de clubs qui n'avaient aucun autre moyen de s'en sortir.

"L'UEFA est obligée de montrer des signes de bonne volonté pour ne pas voir les gros clubs partir ailleurs"

Selon une information de la Gazzetta dello Sport, l’UEFA aurait décidé de revoir en profondeur les règles du fair-play financier actuellement en vigueur. Son président devrait annoncer ce jeudi un allégement des restrictions et des sanctions pour les clubs européens. Concrètement, on se dirige peut-être vers la fin du FPF tel qu'il existe aujourd'hui, et la crise sanitaire n'est pas la seule raison de ce coup de tonnerre, comme l'explique au Phocéen l'économiste du sport Vincent Chaudel, de l'Observatoire du Sport-Business : "Avec la crise, si on applique les règles du FPF aujourd'hui, même les plus grands clubs ne seront pas capables de tenir. Il fallait donc, a minima, assouplir. Mais, si on se dirige vers de grandes transformations, c'est surtout par rapport au bras de fer actuel entre la FIFA et l'UEFA sur les projets de Super League et la réforme de la Champions League. Le FPF est un sujet qui irrite les gros clubs, et l'UEFA est donc obligée de montrer des signes de bonne volonté pour ne pas les voir partir ailleurs".

"Sans le FPF, l'OM peut effectivement décider de renforcer son effectif cet été sans les contraintes de déficit"

Du coup, en cas de bouleversement de la formule actuelle du FPF, les clubs en déficit chronique peuvent espérer un avenir bien plus ensoleillé, notamment en période de transfert. Et ce serait évidemment le cas pour l'OM, avec un Frank McCourt qui se verrait libre d'investir à sa guise tout en garantissant les déficits. Un peu à l'image de ce qui se fait avec la DNCG française. "Sans le FPF d'aujourd'hui, l'OM peut effectivement décider de renforcer son effectif sans les contraintes de déficit, à partir du moment où il a les épaules assez larges pour couvrir les déficits. McCourt pourra donc remettre au pot cet été s'il le souhaite et s'il en a les moyens, puisque jusqu'ici, il a toujours assuré les garanties financières vis-à-vis de la DNCG. L'idéal serait d'ailleurs, pour moi, de remplacer le FPF par une DNCG européenne". Encore une fois, il faudra attendre l'officialisation de cette information par l'UEFA, mais si c'est le cas, c'est une vraie bonne nouvelle pour l'OM.