Hier mercredi, L'Equipe évoquait les difficultés actuelles de Patrice Evra, désormais largué par Jordan Amavi au poste de latéral gauche et condamné, selon sa propre formule, à jouer "les matches Coca Cola", en référence à la compétition de jeunes réservée aux collégiens du monde entier. Un constat lucide pour ce compétiteur né rattrapé par la réalité de ses 36 ans. Après six premiers mois à peu près corrects, ses performances sont désormais systématiquement raillées par les supporters et ses célèbres vidéos Instagram du lundi - qu'il semble d'ailleurs avoir mises en veilleuse - ne font plus rire grand monde. Pourtant, au club, on tient à ménager celui que l'on considère encore comme l'un des leaders du vestiaire olympien, à l'image de Frank McCourt lui-même dans les colonnes de La Provence lundi dernier : "C’est un très bon joueur avec une grande expérience. Un super personnage, qui a un impact positif. Ce dont l’OM avait besoin quand il a été recruté, c’est d’un adulte dans la pièce. Je ne dis pas que les autres ne le sont pas, mais Patrice est un leader naturel. Les gens ne voient pas l’impact positif qu’il a eu sur l’équipe". Même chose du côté de Jacques-Henri Eyraud hier mercredi dans L'Equipe qui assure que Garcia aura besoin de lui.
Il est vrai que, pour l'instant, "Tonton Pat" assure la partie encadrement de son job et continue de conseiller les jeunes joueurs de l'effectif, notamment Jordan Amavi et Bouna Sarr, qu'il guide dans sa reconversion au poste de latéral. De plus, il se garde bien de contester les choix de Garcia, mais son statut de dépanneur en Europa League - ajouté aux sifflets régulièrement reçus de la part des supporters - pourrait rapidement le lasser. L'Equipe croit savoir qu'il étudiera d'éventuelles offres lors du mercato d'hiver, mais il est difficile d'imaginer un club à même de payer son salaire confortable au vu de ses performances, estimé lors de sa signature à 2,5 millions d'euros net par saison agrémenté du régime fiscal d'impatriation. D'ailleurs, au club, on estime qu'un départ en janvier n'est pas d'actualité, même si Téléfoot assurait dimanche dernier que l'OM lui avait donné son feu vert. Reste à savoir s'il supportera jusqu'à la fin de son contrat en juin 2018 cette situation sans broncher. Personne n'ignore le caractère du bonhomme, et il est inutile de rappeler ses péripéties malheureuses avec le groupe France pour imaginer que les dirigeants surveillent son cas comme le lait sur le feu.
Pour le moment, Garcia n'a pas à s'en plaindre et a plutôt intérêt à choyer son remplaçant de luxe car il en a besoin. Doria n'a plus sa confiance à gauche (ni ailleurs), Bedimo est au placard et le tout jeune Christopher Rocchia, qui n'a toujours pas signé pro, est encore en éclosion. Du coup, avec la suspension d'Amavi, c'est bien Tonton Pat qui jouera à Lille dimanche et il aura encore l'occasion de démontrer qu'il est toujours au niveau, ou pas...