Evra : l'OM ne devait pas traîner

Jeudi soir, en adressant un high kick à un "supporter", Patrice Evra a voulu mettre un terme aux tombereaux d'insultes qui lui étaient destinés depuis le début de son échauffement, et même depuis de nombreux matches. Mais il a aussi probablement mis un terme à sa carrière olympienne, voire à sa carrière tout court. Triste fin d'une histoire qui n'a jamais vraiment pris entre l'ancien de la Juve et de MU, arrivé sur la Canebière en fin de parcours, et un OM qui souhaitait frapper un grand coup pour son premier mercato version McCourt. A qui la faute ? A personne, en fait, car l'inusable latéral des Bleus ne l'était plus tant que ça alors que ses récents faits d'armes avec les Bianconeri et les Bleus pouvaient laisser penser le contraire. De son côté, alors qu'une nouvelle ère s'ouvrait, l'OM souhaitait solidifier son vestiaire avec un "papa", un guide pour démarrer cette nouvelle aventure, et l'idée de recruter une pointure respectée des jeunes générations, qui s'est toujours imposée partout où elle est passée, pouvait se défendre. Quelques mois plus tard, force est de constater que le papa, ou plutôt le tonton dans son cas, n'a pas résisté à ses 36 ans et que la loi de la pesanteur s'applique à tous. En dépit de son enthousiasme, Pat Evra court moins vite, saute moins haut et chauffe plus rapidement, fin de l'histoire.

Reste maintenant à gérer, et bien gérer si possible, ce que s'attellent à faire les dirigeants avec cette mise à pied à effet immédiat. En effet, alors que le club se remet peu à peu sur les rails et que l'équipe ressemble enfin à un prétendant au podium, il serait désolant de voir ce travail réduit à néant pour un piteux accrochage entre une poignée de supporters qui n'avaient rien à faire là et une ancienne gloire piquée au vif, qui n'avait pas à répondre de la sorte non plus. Un incident bien trop retentissant médiatiquement pour ne pas le couper à la racine. L'OM va devoir maintenant se refaire très vite une santé sportive afin de faire oublier ce déplacement à Guimaraes et notamment le match qu'il y a livré, car l'essentiel est bien là. Parce que Patrice Evra n'est plus, depuis des mois, un titulaire de cette équipe. Il dépanne lorsqu'il s'agit de faire souffler Jordan Amavi, et son histoire olympienne devait, de toute façon, prendre fin à l'issue de la saison. D'où l'importance de régler cette affaire rapidement.

L'équilibre enfin trouvé du club et de l'équipe est trop fragile pour le laisser éclater à cause d'une histoire d'égo. Le fautif ne s'appelle pas Luiz Gustavo, Steve Mandanda ou Florian Thauvin, les véritables patrons de cette équipe. Il n'était plus qu'un nom parmi d'autres sur la feuille de match, destiné à faire le nombre en attendant la fin de son contrat qui, du coup, arrivera certainement plus vite que prévu. Son high kick n'avait de "cantonesque" que l'apparence, et ressemblait plus à un chant du cygne qu'à la rébellion du King de MU. Dans la perspective d'une saison où tous les espoirs sont permis, il est urgent de vite passer à autre chose, comme par exemple de commencer à explorer le marché des arrières gauche pour le prochain mercato...

> En vidéo, les consultants du Talk Show débattaient hier vendredi de l'affaire Patrice Evra :