Edito : pas de circonstances atténuantes pour Neymar ou Di Maria !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 23/09/2020 à 15:35
La commission de discipline va avoir lieu. L'occasion de répondre à plusieurs vues de l'esprit que l'on a pu lire ici et là, en s'appuyant sur les propos de Saïd Ennjimi et Claude Medam, anciens arbitres.
Le journalisme objectif n’existe pas et encore moins dans le sport. Si les faits sont tenaces, l’interprétation et la mise en contexte de ceux-ci n’en restent que subjectives. C’est ainsi, et que ce soit souhaitable ou non, tant que l’humain tiendra un clavier ou un stylo entre ses doigts, il n’échappera pas à ce constat. L’important est peut-être ailleurs : dans la capacité, par exemple, à assumer le côté où l’on se place, la lorgnette depuis laquelle un fait peut être interprété d’une manière ou d’une autre. A ce petit jeu-là, l’ambiance délétère du dernier PSG-OM aura permis d’évaluer la taille des ficelles de chacun. Très vite en effet, Alvaro est jeté à la vindicte populaire suite à ses présumés propos racistes envers Neymar. Aux yeux (subjectifs, donc) de bien des médias, l’affaire est déjà entendue, et une fois la machine lancée, il est difficile de faire place aux nuances ou au simple concept de la présomption d’innocence. Très vite, Le Phocéen a demandé aux médias de respecter le défenseur de l’OM, puisqu’à ce jour aucune preuve n’est apportée concernant sa culpabilité ou son innocence, ni du côté de la presse espagnole, ni brésilienne : on parle là encore d’interprétations et c’est à la commission de discipline de juger sur pièces. Un relatif bon sens, là où, ce matin, nos confrères de L’Equipe ont cru bon de trouver des circonstances atténuantes à Di Maria, joueur impliqué dans un crachat envers Alvaro, en expliquant, d’une, que le défenseur Marseillais l’aurait bien cherché de par son comportement, et de deux, que le dit crachat n’aurait pas atteint le bouillant espagnol. Subjectivité ? Oui. Vue de l’esprit, aussi. Et pas la meilleure, disons-le franchement. Mais qu’il nous appartient de relayer car elle fait partie de ce qui se dit sur l’OM ici ou là. Sans en partager les propos. Y répondre est également autorisé.
Impossible d’apporter des circonstances atténuantes à Di Maria ou Neymar
Les experts en tout genre ont pu occuper l’espace médiatique depuis des jours. Le Phocéen a choisi de contacter deux acteurs du football, deux anciens arbitres, au coeur des joueurs et de leurs contrariétés durant des années et au fait des sanctions disciplinaires qui découlent parfois d’un match de ballon. Le premier, Saïd Ennjimi, confirme à nos équipes que les circonstances atténuantes dont parle ce matin L’Equipe sont un leurre : "Ma carrière d’arbitre a consisté à arbitrer des matchs, pas à juger des joueurs en commission de discipline. En tout cas, je ne comprendrais pas pourquoi on pourrait apporter des circonstances atténuantes aux uns ou aux autres. Ces circonstances sont importantes, mais à prendre en considération uniquement par rapport au vécu du joueur. En clair : est-ce que tel ou tel joueur est un habitué des commissions de discipline ? Le fait que Monsieur Alvaro ait pu être piquant durant tel ou tel match, ce qui reste à démontrer, n’a strictement rien à voir avec le fait que la commission puisse déterminer si il y a eu crachat ou pas, ce sont deux choses différentes." Voilà pour l’esprit d’une commission. Clair, limpide : le comportement présumé d’un joueur n’excuse en rien la riposte de l’autre. Des faits objectifs, que soutient à son tour Claude Medam, toujours en parlant de Di Maria et Alvaro : "Dans le barème des sanctions de la commission, il ne s’agit pas de savoir s’il y a atteinte ou pas du crachat, on parle plutôt de l’intention", explique-t-il. "J’ai eu l’occasion d’aller défendre des joueurs de l’OM à l’époque de Dassier et je préfère dire en préambule que j’ai toujours été très étonné de la manière de fonctionner de ces gens-là. Maintenant, objectivement, deux choses sont à prendre en compte : le rapport de l’arbitre et la vidéo du match. Ce qui normalement ne doit pas entrer en ligne de compte, c’est le fait de dire que l’on va juger un joueur qui crache sur un autre en tenant compte du fait qu’il aurait été insulté. On ne peut pas sous-entendre que ce crachat serait justifié, c’est impossible." Impossible, d’accord. Mais impossible n’est pas Français, et apparement pas L’Equipe. Et d’autres. Car ne soyons pas si subjectifs que ça : le quotidien sportif n’est pas le seul à avoir chargé la mule des joueurs marseillais ces derniers jours.
Gardons-nous des interprétations aventureuses
Ainsi, le match PSG-OM ne se résuma pas à une victoire historique des Marseillais au Parc (0-1). Il était écrit que le match connaîtrait non pas seulement une troisième mais une multitude d’autres mi-temps, sur le terrain médiatique cette fois. À grand coups d’images dénichées ici et là et par le renfort d’experts en tout genre, l’obsession du moment était donc de démêler le faux du vrai concernant les propos tenus par tel ou tel protagoniste sur le carré vert. Oui, nous sommes certains que cela a chauffé entre Alvaro et Di Maria. Oui, il est évident que Neymar et Alvaro ne passeront pas leurs vacances ensemble sur un yacht à Ibiza. Bien sûr, Neymar et Sakaï ne se sont pas échangés que des tacles soyeux et des dribbles chaloupés, on parle même de propos racistes et homophobes de la part du Brésilien. Oui, cela reste là aussi à prouver. Non, le football n’est pas un exemple. Pas plus que d’autres sports. Et cela ne date pas d’hier. Alors oui, laissons faire la commission de discipline, pour peu que l’on y accorde une once de confiance. Le débat à ce sujet est ouvert et permis. Ce qui n’est pas permis, et ça, nous en sommes sûr, c’est de minimiser médiatiquement le comportement de certains joueurs quand dans le même temps on se permet de sauter à la gorge d’autres. Il ne s’agit pas pour Le Phocéen de donner des leçons d’éthique, même si nous sommes en droit d’estimer que cela reste un objectif quotidien et maitrisé. Par contre, de notre regard de supporters passionnés de l’OM, nous ne pouvons accepter que notre club et nos joueurs soient ainsi traînés dans la boue tant que rien n’est définitivement prouvé. A cette heure, nous savons que la direction de l’OM travaille en sous-marin pour défendre l’interêt de ses joueurs. Dans l’attente de la commission de discipline, nous nous gardons des interprétations aventureuses et partisanes et soutenons très objectivement nos joueurs des attaques extérieures.