DNCG : pourquoi c'est une très bonne nouvelle pour l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 21/06/2018 à 07:00
Mardi dernier, les suiveurs du mercato olympien retenaient leur souffle, car Jacques-Henri Eyraud et son directeur financier Baptiste Viprey passaient leur oral devant la DNCG. L'enjeu était de taille, car il s'agissait de présenter les comptes du club ainsi que son budget pour la saison à venir. En gros, il y avait un risque pour l'OM de voir le gendarme financier du foot français décider d'une sanction, comme par exemple encadrer le recrutement, ou obliger le club à vendre d'ici le 30 juin avant de recruter. Les déficits récurrents évoqués ces derniers temps avec le fair-play financier laissaient craindre cette éventualité, mais il n'en sera rien, contrairement, par exemple au PSG qui, s'il n'a pas été sanctionné financièrement par le FPF, doit obligatoirement vendre pour 60 M€ avant la fin du mois. L'OM, qui n'est pas dans ce cas de figure, peut désormais attaquer sereinement son mercato, et c'est une sacrée bonne nouvelle !
Pourquoi ? Déjà, parce que la DNCG sait que la masse salariale de l'OM est très importante, avec les leaders que l'on connait comme Gustavo, Payet, Rami, Mandanda ou encore Thauvin, mais aussi des contrats pesants tels que ceux de Sertic (180 000e mensuels), Abdennour (225 000e) ou encore Mitroglou (335 000e). Le fait de ne pas être sanctionné signifie donc que le plan présenté par les dirigeants olympiens tient la route, et que l'OM peut continuer à s'armer avec des "top players". On pense évidemment au dossier Mario Balotelli, déjà très bien engagé, et qui va donc pouvoir passer à la vitesse supérieure. La DNCG est certainement déjà au courant de ce que l'OM compte donner à la star italienne (ou à un autre attaquant de renom), et a donc validé le projet. L'OM peut ainsi déclencher son offensive dès maintenant, sans avoir à calculer de quelconques rentrées d'argent pour compenser dans l'autre sens. Un confort non négligeable, comme le confirme l'ancien secrétaire général de l'OM Laurent Malfettes, qui a eu plusieurs fois affaire avec la DNCG au début des années 2000 : "En réussissant son oral, l'OM envoie un message à tout le marché certifiant que l'entreprise est saine et que les comptes ont été certifiés. Cela donne une grande crédibilité aux négociateurs, alors que dans le cas inverse, les interlocuteurs peuvent être suspicieux à juste titre. C'est également le cas lorsqu'il s'agit de céder des joueurs. Quand on est pressé de vendre, on n'a pas la même sérénité dans la négociation. À l'époque, les passages devant la DNCG étaient parfois compliqués à cause des déficits, et il nous arrivait de recruter sous conditions. Mais Robert-Louis Dreyfus donnait généralement les garanties nécessaires".
Ceci dit, ne nous emballons pas trop vite. Cette bonne nouvelle est également parvenue aux oreilles des agents, qui ne manqueront pas d'en profiter pour demander tout et n'importe quoi, comme cela a été fait dans un passé récent. Avec cette liberté d'action, les dirigeants marseillais peuvent désormais négocier dans la plus grande sérénité, y compris avec le très gourmand Mino Raiola, l'agent de Super Mario. D'autres pointures peuvent également être approchées plus facilement, on pense à un Kevin Strootman ou au futur défenseur central, sans pour autant dire oui à tout au moment de signer. En gros, ce n'est pas parce que l'OM a le droit de dépenser de l'argent qu'il doit obligatoirement passer pour un pigeon...