Dib et Pardo débriefent Lyon-OM

Dimanche soir, en dépit d'une très belle première mi-temps, l'OM s'est incliné à Lyon (2-0), laissant le club de Jean-Michel Aulas prendre trois points d'avance dans la course au podium. Un coup d'arrêt certes regrettable après la belle remontée effectuée par les hommes de Rudi Garcia depuis trois mois, mais qui ne compromet en rien le verdict final pour l'accession à la Champions League.

Pour débriefer cette défaite, Le Phocéen a fait appel à deux glorieux anciens milieux de terrains : Bernard Pardo et Marcel Dib. Pour ces Olympiens de légendes, ces deux buts encaissés au Groupama Stadium ne remettent rien en cause, mais doivent tout de même alerter l'OM sur certains points. Interview :

Que retirer comme enseignements de cette défaite à Lyon ? Méritée ou pas ?

Bernard Pardo : "On ne peut pas parler de défaite logique, mais elle n'est pas illogique non plus. Lyon n'a pas pris le dessus, mais on rentre à la pause avec ce but de retard dû à l'erreur de Steve et il modifie certainement le plan que Rudi avait mis en place. Le gros problème, et il est récurrent, c'est qu'on a du mal à mettre le ballon au fond, c'est tout. On n'est pas assez performant dans ce domaine, et dans ce type de match, on sait très bien qu'on n'aura pas cinquante occasions. On ne peut pas s'appuyer une saison entière sur Thauvin ou les milieux pour marquer".

Marcel Dib : "Pour moi, la défaite n'est pas méritée. L'OM aurait même dû gagner au vu de sa première mi-temps. Lyon n'a pas eu d'occasions et mène 1-0, alors que cela aurait dû être l'inverse. Dans l'organisation et la possession de balle, l'OM était clairement au-dessus. On a manqué de réussite, mais aussi fait preuve de maladresse, c'est dommage".

On attendait tout de même mieux des cadres de l'équipe. Mandanda, bien sûr, mais aussi Thauvin et Payet...

B.P : "Pour l'instant, Thauvin sauve la baraque, mais on voit qu'il peut avoir des coups de moins bien. A un moment, il faut que d'autres prennent le relais pour le soulager, et ce n'est pas le cas pour le moment. En revanche, pour Payet, je continue de penser qu'il n'est pas au top physiquement. C'est quand même un garçon qui doit faire des différences, couper les lignes, et pour l'instant, il est trop dans le jeu latéral".

M.D : "C'est vrai que Dimitri est moins bien physiquement, il semble avoir un coup de pompe. Mais je pense qu'après la trêve, il devrait repartir de l'avant. Il a peut-être besoin de refaire une petite préparation après ses pépins physiques. Pour Florian, c'est normal, il tient la baraque depuis six mois, je ne suis pas inquiet".

Même s'il reste 20 matches à disputer, est-ce que Lyon a pris un avantage psychologique pour la course au podium ?

B.P : "Quand tu veux être sur le podium, il te faut au moins un attaquant qui émerge à 15-20 buts, sinon, c'est compliqué. Avec Mariano, Lyon semble en avoir trouvé un, même si je n'aurais pas aimé jouer avec lui (rires). C'est tout pour sa gueule, mais ça marche. Ce sont des matches importants. Regardez la saison dernière où on n'a jamais été capables de battre des équipes du top 5. Si on veut passer un palier, il faut battre ces équipes, on doit progresser dans ces matches-là".

M.D : "Pour moi, l'OM est au-dessus de Lyon, et je suis sûr qu'on finira devant eux en fin de saison. Le fonds de jeu marseillais est meilleur, et l'équipe est plus équilibrée. Après, Monaco sera peut-être devant, mais Lyon sera derrière, c'est mon avis".

Les dirigeants doivent-ils corriger quelque chose lors du mercato hivernal ?

B.P : "Le problème, c'est qu'on a déjà trois attaquants avec Germain, Mitroglou et Njie. Comment ne pas toucher à la cohésion du groupe en faisant venir un quatrième avant-centre ? A moins d'un départ dans ce secteur, je vois mal les dirigeants aller en chercher un autre".

M.D : "Même si l'effectif me parait équilibré, il est sûr qu'un avant-centre ne ferait pas de mal. Mais il faut un élément incontestable, de niveau international, pas un mec qui vient en vacances à Marseille. L'OM a besoin de ça pour atteindre ses objectifs".