Diarra : après la renaissance, le rejet
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 31/12/2016 à 07:00
Il y a un an et demi, à l'été 2015, Vincent Labrune se targuait d'avoir réussi un coup "énorme" en faisant signer un contrat de quatre ans à Lassana Diarra. Un coup d'autant plus retentissant qu'on avait perdu la trace de l'international depuis plus d'un an à cause de son conflit financier avec le Lokomotiv Moscou. Médiatiquement, l'affaire était réussie, car Diarra n'était effectivement pas n'importe qui, mais de gros doutes planaient sur ce joueur hors de forme, et surtout au parcours sportif plus que douteux ces dernières années.
Premier réflexe, se renseigner auprès de ceux qui l'ont côtoyé au cours de cette drôle de carrière. Le Phocéen faisait alors appel à Roland Sheubel, ancien conseiller d'Arsène Wenger à Arsenal. Avec le recul, son verdict était sans appel, et surtout prémonitoire : "Personnellement, je n'ai jamais été un grand fan du joueur qui a toujours été un peu particulier dans son comportement sur le terrain et en dehors. Son passage à Arsenal n'a pas été une grande réussite, surtout en terme de personnalité, car il semblait très en marge de la collectivité. Attention, c'était un très bon joueur, mais c'est tout de même un énorme point d'interrogation pour l'OM à mon avis. Lassana n'est pas un joueur comme les autres, dans le vestiaire et en dehors du terrain. C'est là que le problème se situait à Arsenal. Pour moi, il n'ira certainement pas au bout de son contrat...". Bingo, le témoin avait vu juste, même si les premiers mois de Diarra plaidaient pour le contraire, et même plus...
En effet, dès ses premiers matches, l'ancien du Real prouve qu'il n'a rien perdu lors de ses mois d'inactivité. Mieux, il réalise des performances de très haute volée, comme en témoigne son but fantastique pour son premier match contre Troyes (6-0). Le reste est à l'avenant, avec une mainmise totale sur le jeu de l'équipe et un trophée UNFP de meilleur joueur du mois de septembre, ainsi que quatre titres de meilleur Olympien du mois par les supporters. Des performances qui permettent à l'OM de surnager, sans pour autant remonter au classement. Dans la foulée, Diarra est au-dessus du lot pour le clasico face au PSG et reçoit même les félicitations des adversaires parisiens. Naturellement, Didier Deschamps le rappelle chez les Bleus et en fait un titulaire indiscutable en vue de l'Euro. Mission accomplie pour un Diarra qui va, dès lors, dévoiler son vrai plan et sa personnalité.
En effet, une fois ses objectifs atteints, le prodige de Belleville se montre de moins en moins performant, de plus en plus blessé, et finalement, de moins en moins Olympien. Les supporters commencent à se demander s'il ne choisit pas ses matches, et s'il ne se préserve pas pour l'Euro. De son côté, le joueur fait encore mieux, ou pire, juste avant la finale de la coupe de France face à un PSG intéressé par ses performances. Il annonce, en toute décontraction, qu'il est libre de signer où il veut, en accord avec le club, et ce gratuitement. Ses appels du pied à Paris ou à Manchester United commencent à gonfler sérieusement les supporters, d'autant que le ton utilisé dans ses interviews dévoile une personnalité très éloignée de l'esprit club. Mais un événement fâcheux vient contrarier ses plans : une blessure au genou le prive de l'Euro au dernier moment, et donc de l'exposition internationale sur laquelle il comptait pour trouver un club à même de payer son amende de 10 millions d'euros.
Depuis, Diarra a séché tout le début de saison à cause d'une mystérieuse douleur au dos et s'entraîne quand il le souhaite. Frank McCourt et Rudi Garcia comptaient sur lui, mais l'émergence du trio Maxime Lopez, William Vainqueur et Zambo-Anguissa le rend de moins en moins indispensable au milieu. La preuve, lors de notre dernière consultation (près de 10 000 votants) concernant les joueurs sur lesquels vous ne comptez plus (voir ci-dessous), "Lass" se place en première position. Tout est dit...