Dans quel état AVB va-t-il récupérer ses internationaux ?

Ce dimanche (21 heures), l'OM reçoit le Racing Club de Strasbourg au Vélodrome. Un rendez-vous crucial pour des Olympiens qui restent sur une mauvaise série de trois points en quatre matches, et surtout sur une performance décevante à Amiens (1-3). Compte tenu des trois victoires qui avaient précédé cette série, l'OM peut rebasculer du bon côté du classement. Mais pour cela, une contre-performance face aux Alsaciens au Vel' est strictement interdite. En regardant du bon côté des choses, on se dit que Strasbourg n'est que 17e, avec déjà quatre défaites, mais aussi que Villas-Boas va récupérer Bouba Kamara en défense centrale, même si Morgan Sanson sera suspendu au milieu. En revanche, il sera intéressant de savoir dans quel état de forme seront les internationaux qui ont déserté La Commanderie durant deux semaines. Ils sont sept, et non des moindres, avec Mandanda, Sakai, Strootman, Kamara, Radonjic, Khaoui et Aké. Certains ont beaucoup joué, d'autres moins.

Il y a ce qui n'ont pas assez joué...

C'est d'ailleurs certainement cette deuxième catégorie qui pose le plus de problèmes aux entraîneurs, car ceux qui n'ont pas joué n'ont pas fait de gros entraînements non plus à cause des matches. C'est le cas, pas exemple de Kevin Strootman, sélectionné avec les Pays-Bas et qui a passé 180 minutes sur le banc de touche. "Si le garçon n'a pas du tout joué pendant quinze jours et n'a fait que des entraînements, c'est problématique, explique au Phocéen l'ancien coach de l'OGC Nice et milieu olympien Eric Roy. On sait bien que les entraînements en sélection n'ont rien à voir avec ce que l'on fait en club. Il s'agit alors de savoir s'il a eu le droit à des séances supplémentaires pour rester au niveau, mais c'est plutôt rare. En général, ces joueurs perdent le rythme et il faut le rattraper dans les trois jours qui précèdent le match. Ceci dit, dans le cas de Strootman, avec son expérience, on peut imaginer qu'il y a pensé et qu'il en a discuté avec le staff des Pays-Bas. Ce qui est sûr, c'est qu'il pourra s'entraîner tout de suite avec le groupe pour être opérationnel à J-2".

... et ceux qu'il va falloir faire récupérer

Et puis, il y a les autres, ceux qui ont joué. C'est le cas de Steve Mandanda et Nemanja Radonjic qui ont disputé l'intégralité de leurs deux matches. Il y a aussi Sakai, Kamara ou Khaoui qui ont eu leur part de temps de jeu. Pour eux, pas d'inquiétude pour le rythme, mais plus pour la fatigue globale des matches et des déplacements. "En fait, il y a international et international, explique Eric Roy, aujourd'hui consultant pour France Télévision. Ceux des grandes équipes européennes comme la France ne posent pas vraiment de problèmes, car on sait exactement ce qu'ils ont fait et comment ils ont travaillé. On le sait par la presse, mais aussi par nos relations avec les staffs. Après, et j'étais surtout confronté à cela, il y a les Africains ou les Sud-Américains et c'est plus compliqué. On ne sait pas comment ils ont travaillé, dans quelles conditions et comment ils vont voyager. On ne connait que leur temps de jeu. L'important est d'échanger avec eux quand ils rentrent pour connaitre leur état physique, comment ils ont vécu leurs matches et à quelle intensité ils se sont entraînés. C'est alors au préparateur athlétique d'établir un programme individualisé pour les faire récupérer, puis les faire monter en puissance pour le dimanche. Ceux qui ont beaucoup joué feront clairement un travail à la carte. Mais, pour résumer, ce n'est pas une bonne période pour les entraîneurs, car on ne sait pas ce que l'on va récupérer. Les gars jouent souvent très gros en sélection, et ils prennent parfois des risques qu'ils ne prendraient pas en club. Demandez à Tuchel, avec la nouvelle blessure de Neymar !". Un dernier détail qui ne chagrinera pas vraiment André Villas-Boas. Pour le reste, le Portugais, qui n'a entraîné que des équipes constituées d'internationaux dans sa carrière, ne devrait pas avoir trop de mal à gérer ça.