C'est dans cet esprit que depuis son arrivée en octobre 2016, Frank McCourt a déployé des efforts considérables avec son équipe dirigeante, pour retrouver une ambition sportive et rétablir la stabilité économique de l’Olympique de Marseille. Cette stratégie de relance s’est accompagnée comme prévue d’une recapitalisation massive et de pertes opérationnelles importantes à court terme. L'UEFA nous a toujours indiqué qu'un changement de propriétaire était un paramètre à prendre en compte lors de la mise en œuvre des règles du fair-play financier, en particulier lorsqu'il intervient après une période de faible ou d'absence d'investissement. Lorsque nous sommes arrivés, le club était exsangue et il y avait besoin d'investissements importants pour le ramener sur de bons rails. C'est ce que nous avons fait grâce aux ressources financières propres et aux investissements de Frank McCourt.
La mise en œuvre de notre projet nécessite des moyens importants. Nous avons beaucoup investi dans nos infrastructures (stade, centres d’entrainements, équipements, formation, marketing, média). Nous avons également beaucoup recruté et amené des compétences nouvelles. Mais nous avons aussi et surtout investi dans nos équipes sportives professionnelles, qui à l'époque étaient limitées et peu compétitives. Nous voulions construire un effectif solide en gardant les meilleurs joueurs plutôt qu’en les vendant dès notre arrivée. Finalement, tout le monde aura pu constater qu’au cours des deux dernières années l’OM n’a pas réalisé des ventes significatives de joueurs afin d'équilibrer ses comptes, modèle économique pourtant répandu dans le football professionnel français.
Notre situation financière est aujourd’hui plus saine. Nous entendons poursuivre sur cette voie car des états financiers équilibrés constituent, avec nos ambitions sportives, l'un des piliers essentiels de notre projet.
Nous notons toutefois qu’une application trop stricte des règles du fair-play financier, notamment dans le cadre d’un changement de propriétaire, risque de ne favoriser que les clubs aux ressources financières illimitées.
Mettre sur le même plan les efforts de recapitalisation, vitaux pour un club, et les dépenses excessives pourrait avoir un effet dissuasif sur les investisseurs individuels qui peuvent pourtant contribuer à la croissance de la Ligue 1 et améliorer la compétitivité et la durabilité du football européen dans son ensemble. L'UEFA doit prendre en compte cet aspect et trouver le bon équilibre lorsque qu’elle est amenée à prononcer des jugements en matière de fair-play financier. En tant que club, nous resterons vigilants à ce que la route vers l'élite du football européen reste ouverte aux clubs soutenus par des entrepreneurs. Comme dans d'autres secteurs d'activité, les règles de la concurrence doivent faire en sorte que les nouveaux arrivants puissent se hisser en tête du classement et que les opérateurs en place ne recourent pas à des pratiques anticoncurrentielles pour créer des barrières à l'entrée. Alors que le fair-play financier a été conçu pour garantir des conditions de jeu équitables pour tous les clubs, il est évident et paradoxal que les inégalités dans le football entre les nantis et les démunis n'ont jamais été aussi grandes depuis sa création. Le fair-play financier doit rester fidèle à son objectif initial.
Notre accord de règlement avec l'UEFA doit garantir que cela reste possible. Nous sommes plus que jamais déterminés à afficher les plus hautes ambitions pour notre projet sportif."