Ce que pense Pape Diouf du dossier Lihadji
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 19/12/2019 à 01:00
L'ancien président olympien évoque pour Le Phocéen les rumeurs sur une offre de Lille pour le jeune ailier marseillais.
Mardi soir, Footmercato lançait une petite bombe concernant le dossier Isaac Lihadji à l'OM. Non pas concernant l'intérêt de plusieurs grands clubs étrangers pour le jeune ailier marseillais (17 ans), mais plutôt pour celui de Lille, qui aurait même formulé une offre précise à son entourage. On parle d'une prime à la signature supérieure à 1 M€ et d'un salaire mensuel de 45 000 euros, soit à peine plus que ce que lui propose l'OM. Hésitant depuis plusieurs mois à signer son premier contrat pro avec son club, le minot aurait donc l'occasion le faire avec un autre club français. On se demande où est l'intérêt d'une telle offre, même si rien n'est vraiment surprenant dans le marché des jeunes joueurs, comme l'explique au Phocéen l'ancien président de l'OM Pape Diouf : "C'est l'évolution néfaste du football, où l'aspect financier a pris le pas sur le reste. On propose aujourd'hui plus de 40 000 euros de salaire à un jeune qui n'a pas joué une demi-heure en Ligue 1, c'est le football d'aujourd'hui, il n'y a plus de limites. Regardez Neymar transféré pour 220 M€, alors que cette clause était justement faite pour qu'il ne soit jamais transféré. Maintenant, je ne suis plus surpris par rien. Tout peut se comprendre, même si je n'y souscris pas".
"Je pense qu'il ne faut pas céder à n'importe quel prix simplement parce qu'un joueur est un gamin du cru"
Effectivement, un pareil mouvement n'étonnerait plus personne aujourd'hui, même si les supporters olympiens ne comprendraient pas un tel choix de la part d'un Lihadji couvé durant des années au sein de la formation marseillaise et lancé dans le grand bain à seulement 17 ans par André Villas-Boas en Ligue 1. Chez eux, la tendance serait donc de tout faire pour le retenir, même si, selon Pape Diouf, il serait dommage de tomber dans l'excès pour des raisons symboliques : "Je ne connais pas les véritables qualités intrinsèques du garçon, ni son entourage. Tout cela entre en ligne de compte lorsqu'on négocie. Je ne veux pas jeter la pierre aux dirigeants actuels en disant qu'ils s'y prennent mal. Il y a un tas d'éléments à prendre en compte, à commencer par l'avis de son entraîneur. C'est d'abord lui qui doit déterminer s'il faut vraiment faire tous les efforts pour le faire signer ou pas. Personnellement, je ne sais pas si j'aurais accédé à ses demandes, comme dans le dossier Kamara avant lui. C'est impossible à dire, car il faut être à l'intérieur pour se prononcer. Mais, je pense qu'il ne faut pas céder à n'importe quel prix simplement parce qu'un joueur est un gamin du cru. Prenons l'exemple Taiwo, que je peux acheter à l'époque pour 150 000 euros. Si j'ai dans le même temps un latéral gauche au centre de formation qui me demande 1 M€ à la signature, je ne réfléchis même pas. Je prends Taiwo".
"J'accorde une importance très relative à ce genre de dossier, car on sait tous que, historiquement, les meilleures équipes de l'OM n'ont jamais été basées sur le centre de formation"
Un raisonnement qui s'entend, même si la valeur potentielle d'Isaac Lihadji saute aux yeux. On peut ajouter qu'après les intégrations réussies ces dernières années de Maxime Lopez et Bouba Kamara, voire de Lucas Perrin cette saison, il serait particulièrement fâcheux de ne pas voir le gamin du Parc Kalliste briller sous les couleurs du club qui l'a formé. Une éventualité qui n'émeut pourtant pas Pape Diouf, et il explique pourquoi : "J'accorde une importance très relative à ce genre de dossier, car on sait tous que, historiquement, les meilleures équipes de l'OM n'ont jamais été basées sur le centre de formation. Les plus grands joueurs ont été issus de recrutements judicieux, qu'il s'agisse des Skoblar, Magnusson, Papin, Waddle ou Drogba. Les très bons joueurs issus du cru se comptent sur les doigts d'une seule main, et c'est une particularité qui fait aussi le charme de l'OM". Peut-être, mais on persiste à penser que le voir briller à Lille serait un véritable échec pour le club olympien, et un mauvais signal pour son centre de formation.