C1 OM : le spectre d'une nouvelle désillusion

Alors que le football français avait réussi à placer deux équipes dans le dernier carré de la Champions League la saison dernière, tout porte à croire que cette nouvelle édition ne fera pas la part belle aux clubs de Ligue 1. Un sentiment général basé sur les piètres prestations du PSG, en dépit de sa victoire mercredi soir à Basaksehir (2-0), de Rennes qui aurait pu prendre beaucoup plus cher à Séville (0-1), et bien sûr de l'OM, dominé à l'Olympiakos (0-1) et surclassé mardi à domicile par Manchester City (0-3). Un constat inquiétant, alors que le club olympien attendait cette C1 depuis sept ans avec l'objectif affirmé de pouvoir se glisser en 8es de finale en février. Évidemment, il reste quatre matches à jouer et rien n'est perdu mathématiquement. Mais, au vu de ces deux premières prestations, le spectre d'une nouvelle désillusion comparable à celle de 2013 (0 point en matches de poule) nous revient inévitablement en mémoire.

Pardo : "Tactiquement et techniquement, c'est déjà moyen, alors si on ne met pas l'état d'esprit, ça devient carrément impossible"

Pourtant, si l'OM était tombé dans un "groupe de la mort" à l'époque (Dortmund, Arsenal, Napoli), ce groupe C nous laissait entrevoir un réel espoir. En effet, en dehors de City, la lutte promettait d'être compacte avec Porto et l'Olympiakos, que ce soit pour la deuxième ou la troisième place. Une promesse qui semble s'envoler après deux prestations pathétiques des hommes de Villas-Boas, sans que l'on en connaisse pour l'instant les raisons. "Je vois avant tout une équipe apathique, explique au Phocéen l'ancien milieu olympien Bernard Pardo. On venait de faire un non-match à l'Olympiakos et j'espérais qu'ils allaient profiter de l'opportunité de recevoir une grande équipe pour enfin montrer quelque chose, d'autant que City était loin de sa forme initiale. Mais j'ai eu la confirmation que l'OM n'avait pas assez d'envie, car on se fait encore marcher dessus. Tactiquement et techniquement, c'est déjà moyen, alors si on ne met pas l'état d'esprit, ça devient carrément impossible. On n'a jamais existé dans ce match, on n'a jamais levé le ton. On joue toujours au même rythme, même si on se fait bouger. C'est pas possible, on joue quand même la Champions League ! City a dû être surpris, car ils n'ont pas eu d'opposition. Les rares fois où l'OM avait le ballon, il le rendait instantanément, on n'arrive pas à faire une passe de trente mètres".

"Je ne comprends pas ce qu'ils essaient de faire. Je suis inquiet, j'ai peur que l'on termine une nouvelle fois avec zéro point dans cette compétition"

Difficile d'expliquer un rendu aussi navrant de la part d'un groupe qui avait fait de l'état d'esprit sa marque de fabrique la saison dernière. Ce qui est sûr, c'est que s'il ne s'est pas envolé subitement, l'ambiance n'est clairement plus la même depuis le début de la saison. À ce sujet, RMC Sport décrit "une ambiance morose" à la Commanderie et révèle même des interrogations chez les joueurs à propos de la tactique frileuse mise en place par André Villas-Boas et notamment l'installation d'une défense à cinq. Les choix de compos du coach feraient également débat, notamment en ce qui concerne la titularisation de Nemanja Radonjic face à City. "Les compositions d'équipe me surprennent ces derniers temps, confirme Bernard Pardo. Je veux bien qu'on joue pour ne pas perdre contre City, avec un bloc bas et des joueurs rapides pour profiter des contre-attaques. Mais là, c'est l'OM qui se fait contrer à chaque perte de balle. Soit il n'y a pas de plan de jeu, soit les joueurs sont trop justes physiquement pour faire les efforts. En tout cas, je ne comprends pas ce qu'ils essaient de faire. Je suis inquiet, j'ai peur que l'on termine une nouvelle fois avec zéro point dans cette compétition". Avec le report du match face à Lens, l'OM a l'occasion de se remettre les idées à l'endroit avant le voyage à Porto mardi prochain. C'est même vivement conseillé, car un nouvel échec ferait sérieusement désordre.