Blog : l'abominable matriochka olympienne... par Thierry b audibert
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 30/03/2016 à 12:30
Le blog de la semaine ! Chaque semaine, une contribution d'un internaute est choisie et est mise en avant dans la rivière des dépêches du site sur la page d'accueil. Pour cette semaine 13, c'est Thierry b audibert qui nous propose "L'abominable matriochka olympienne..."
"Aïoooli tout le monde,
Ceux qui me font le plaisir de jeter un œil régulièrement sur ce blog, j'en profite encore pour les remercier, devineront ma satisfaction d'avoir vu enfin s'exprimer ces jours-ci, de manière très vigoureuse, des attaques légitimes et justifiées à l'encontre de la direction de l'OM. Elles proviennent de toutes les sources, la presse dans son ensemble les aura relayées entièrement. Loin de moi l'idée de les atténuer, ce serait plutôt le contraire, même si nous regrettons tous qu'il ait fallu attendre de toucher le rocher qui annonçait la catastrophe pour qu'enfin elles se déclenchent de façon aussi concordante et concentrée. Nous sommes entrés dans le money-time, ce moment où les responsables de la situation de l'OM, malgré un méprisable déni, vont devoir régler l'addition de leurs mauvaises décisions, quand ce n'est pas carrément leur absence.
La chaine de responsabilités démontre de lourdes défaillances à chacune des étapes de son déroulé. Plus qu'une chaine, nous pourrions voir la chose comme une série de modules encapsulés les uns dans les autres et portant chacun la marque de l'infamie. L'Olympique de Marseille, ce club prestigieux à l'histoire longue et tourmentée, mélange de feu et de glace qui nous coule dans les veines et fait battre nos cœurs, n'est plus qu'une puante poupée russe, une sinistre matriochka qu'il est temps de nettoyer et purifier de fond en comble.
La plus grande, contenant toutes les autres, s'appelle Margarita, coupable d'indifférence et de ridicule pingrerie, car elle perdra bientôt beaucoup plus que ce qu'elle aura jusqu'ici refusé de réinvestir. Coupable de n'avoir choisi comme seul lien avec l'institution qu'un triste individu incapable de manager des hommes et encore moins un club de football. Vincent Labrune, puisqu'il s'agit de lui, auquel il resterait selon ce qu'on nous rapporte, mais il faut s'en méfier, assez de lucidité pour stigmatiser sa propre erreur de casting au sujet de la poupée n°3, l'entraîneur espagnol, Gonzalez. Michel, entraîneur-hidalgo de troisième zone, bien plus porté à valoriser vainement son image propre et lisse d'ancien grand joueur-beau-gosse, au détriment d'une implication de tous les instants pour exiger le meilleur, la moelle de la moelle de son effectif, préférant le ménager pour s'éviter tout problème relationnel qui aurait risqué d'éclabousser son aura déclinante. Les joueurs composent la quatrième poupée, enfants gâtés d'un système qui les pourrit, faisant d'eux des millionnaires avant l'heure, déconnectés de toutes ces réalités qui composent leurs obligations, leur devoir de rendre ce qu'on leur donne, ne serait-ce qu'en partie, ce serait déjà pas si mal pour satisfaire les supporters. Les supporters, parlons-en aussi, ils sont de deux sortes, pour simplifier... D'abord les clubs, coupables d'avoir épargné et laissé agir un président que pourtant ils abhorrent depuis son arrivée dans l'organigramme de l'Institution, qui auront commis la trahison de le ménager, pensant naïvement qu'ainsi c'est eux qui le tenaient... et pour finir, la toute petite poupée, nous, les supporters de base, ceux qui vont au Stade ou qui financent par les décodeurs TV ce football professionnel devenu fou qui finira par s'empoisonner lui-même, l'exemple des affaires de la FIFA est archétypal en la matière.
S'agirait-il de jeter la poupée matriochka avec l'eau du bain alors ? Il me semble que nous devons tous nous poser la question. Il ne serait en tout cas pas vain, dans un ultime sursaut, d'agiter cette menace et de nous montrer prêts à la mettre à exécution sans hésiter. Il en va de notre honneur et de tout l'amour que nous portons à ce noble jeu de football, ce beau langage universel, mêlant inspiration et transpiration, qui passe par-dessus les considérations ethniques ou religieuses, et à ce club, l'Olympique de Marseille, une partie de nos identités et de nos âmes. Montrons-nous prêts à renoncer, le temps qu'il sera nécessaire, à la convivialité de l'avant-match, au plaisir de nous retrouver comme dans notre salon dans ce stade rénové que nous fréquentons depuis l'enfance, et vers lequel des gens parfois partis pour l'autre monde nous ont guidés en nous tenant par la main. Renonçons aux vibrations, à la communion et même à leur espérance puisque de toute façon, en l'état, il y a désormais si peu à espérer. Renonçons aux plaisirs de l'analyse, à la tchatche, aux controverses et aux fausses fâcheries pagnolesques, toutes ces choses si dérisoires dans un monde sans cesse plus tragique.
Renonçons puisque nous ne sommes pas considérés comme des êtres de chair et de sang qu'il conviendrait de respecter, mais plutôt comme de vulgaires numéros d'adhérents répondant à toutes sortes de stimuli primaires. Oui, profitons de cette force collective qui peut se manifester lorsque tout est perdu et qui nait du plus profond désespoir, asphyxions financièrement cette abominable matriochka olympienne jusqu'à ce qu'elle redevienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : l'âme et la représentation du plus vieux et du plus bouillant peuple de France. N'allons pas au Stade de France si cette équipe sans honneur parvenait à l'atteindre. Ne reprenons pas nos abonnements tant que Vincent Labrune sera là, première condition, et tant que Margarita, si elle ne vend pas (hors de question que ce soit à Labrune), ne remettra pas au pot de manière significative. Il est plus que le moment de nous manifester par une véritable absence, d'ainsi faire le vide par le vide.
Vive le grand Roger Magnusson !
Tweeter : @TBAudibert"
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