Barton n'oublie pas l'OM dans son autobiographie
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 23/03/2017 à 07:00
Ses débuts à Manchester City avec Kevin Keegan et cette incroyable histoire qui en fait la risée de l'Angleterre pour ce qui aurait dû être sa grande première en Premier League, les nombreuses bagarres auxquelles il a pu être mêlé, dont celle qui s'est déroulée... le jour où il a rencontré sa future femme, son rapport à l'alcool, à Twitter et son passage par la case prison ; dans son autobiographie, Joey Barton fait comme sur le terrain, il va au contact. Et l'OM occupe une place de choix dans son récit, dont Le Phocéen vous relaie trois extraits le jour de sa sortie ! Des six clubs qu'il a fréquentés, le club français est celui dont le joueur parle avec le plus d'enthousiasme.
"L'OM a été créé 71 ans avant le PSG, le club qui incarne l'arrogance et la domination économique de la capitale. L'OM est bien ancré dans le peuple avec quatorze millions de supporters de la Normandie à l'Afrique du Nord. Le PSG est le jouet du petit bourgeois, le produit d'un opportunisme politique et un exemple parfait de l'absence de racines si commune dans le sport moderne. Un jour viendra où l'outil marketing ne sera plus aussi rentable, l'argent ne rentrera plus et les mercenaires s'en iront. Il ne restera qu'une coquille vide à l'endroit où on aurait dû sacraliser une communauté et une tradition".
C'est ce qu'on appelle des présentations. Forcément, Barton revient sur son match le plus marquant contre le Paris Saint-Germain. Celui où il a fait le tour des réseaux sociaux et zapping foot en se moquant de Zlatan Ibrahimovic. Mais il évoque également le vestiaire marseillais. Barton n'a jamais été tendre avec ses coéquipiers. Alors qu'il n'était là que depuis quelques semaines, il ne s'était pas privé de dire qu'ils trouvaient que les jeunes joueurs français travaillaient peu, qu'ils opposaient le talent au travail et que donc faire plus d'efforts pouvait être mal vu. Des années après, il en rajoute une couche sur ce comportement de starlette :
"J'étais surpris de la distance entre mes nouveaux coéquipiers et les supporters. Ils se montraient méfiants et hautains. Je pensais qu'il n'y avait qu'en Angleterre que les gars issus de la classe populaire qui avaient réussi oubliaient d'où ils venaient. Il y avait des centaines de personnes à l'entraînement tous les jours. Des vieux, des jeunes, qui venaient de toute la France en espérant une petite reconnaissance, un signe, un geste. Mais la plupart des joueurs passaient en voiture sans s'arrêter".
Au bout d'une saison où il ne réussit pas à s'imposer comme un titulaire indiscutable (20 titularisations en Ligue 1 sur l'exercice), il retournera en Angleterre. Arrivé avec une longue suspension, prêté par QPR qui prenait en charge la moitié de son salaire alors que Barton avait accepté d'en abandonner une partie, il ne fut pas acheté définitivement par la direction phocéenne, qui préféra à l'intersaison miser plus de 8 millions d'euros sur Giannelli Imbula à son poste. Barton revient sur l'épisode dans son livre, avouant qu'au moment de partir, il sentait que l'OM allait rater sa saison et qu'il gardait dans un coin de sa tête l'idée de faire son retour en héros un an plus tard :
"Marseille voulait que je reste. J'ai mangé avec Vincent Labrune on s'était mis d'accord sur un salaire de 140 000 euros mensuels, sous réserve que j'arrive à un compromis avec QPR, avec qui j'étais encore sous contrat pour deux ans à raison de 76 000 livres la semaine, soit plus du double. On ne mérite jamais un tel salaire mais je n'allais pas me libérer du contrat sans rien demander comme Tony Fernandes, le patron du club anglais, le proposait. On était dans une impasse. Vincent a essayé d'augmenter son offre en proposant des primes liées aux résultats européens et, encore plus important, en me promettant de me mettre le pied à l'étrier pour une reconversion en tant qu'entraîneur, d'abord au centre de formation. Dans certains clubs, ce genre de promesses ne veut rien dire. Je le respectais et je lui faisais totalement confiance. En retour, il admettait que j'étais important pour lui en raison de ma popularité auprès des ultras. Mais Fernandes jouait l'usure et Labrune en a eu marre d'attendre. Je n'étais plus une priorité. Vincent est resté en contact avec moi, puis de moins en moins, puis plus du tout. Ma chance était passée. Ca fait mal, mais c'est le football".
Arrivé dans les derniers instants du mercato comme une belle opportunité pouvant bousculer la hiérarchie des milieux défensifs où la paire Cheyrou-Kaboré était alors titulaire, Barton a eu sa chance à la place de l'un, de l'autre, parfois même en tant que milieu droit, mais il n'a jamais convaincu. Pas assez créatif balle au pied, il a logiquement glissé en deuxième partie de saison sur le banc des remplaçants, alors que le club avait recruté au mercato un Alaixys Romao qui semblait beaucoup plus efficace dans le domaine physique. Les joueurs qui l'ont remplacé par la suite étaient peut-être plus talentueux mais n'avaient pas la même rage, ce qui en fit un élément regretté par de nombreux supporters phocéens, qui ne se sont pas privés de lui rappeler lorsqu'il est revenu dans la cité phocéenne pour commenter l'Euro 2016. Une histoire, parmi tant d'autres, à découvrir dans son autobiographie, "Joey Barton, Sweet and tender hooligan" co-écrit avec Michael Calvin, traduit de l’anglais par Hugo Hélin et Pierre Prugneau, aux éditions Hugo Sport et en librairie ce jeudi.