Banderoles, homophobie... les annonces fortes de Le Graët pour le foot français

Depuis plusieurs semaines, le débat sur l'homophobie dans le football a fait couler beaucoup d'encre. Nice-OM a été arrêté et une enquête a été ouverte autour de ce match, comme beaucoup d'autres rencontres lors des quatre premières journées, le temps de retirer des banderoles. 

"Les arbitres sont sous la responsabilité de la FFF donc de Monsieur Le Graët"

Et dans cette affaire du début d'année, qui a pris des proportions importantes, deux acteurs majeurs se dégagent. En première ligne de ce "combat", on retrouve la ministre des Sports Roxana Maracineanu. Cette dernière avait répondu en fin de semaines aux critiques du président de la fédération française, Noël Le Graët, qui trouvait "qu'on arrêtait trop de matchs". Sur Facebook, elle avait répondu en longueur à cette attaque : "J'ai pris la parole pour affirmer que certains chants entonnés dans les stades ne sont plus acceptables car ils stigmatisent certains de nos concitoyens. Ces chants, qui faisaient partie du décor dans certains stades, on ne doit pas les tolérer. Ni dans une enceinte sportive, ni en dehors. Parce que proférer des paroles homophobes est un délit. Que ce soit une intention ou non. Il y a d'autres moyens pour supporter son équipe et je sais les supporters très créatifs dans leurs slogans ! Les arbitres sont sous la responsabilité de la FFF donc de Monsieur Le Graët, et (qu'elle) ne préside pas la commission disciplinaire de la LFP. Chacun doit assumer ses responsabilités !"

Consigne aux arbitres de ne plus arrêter les rencontres

Le patron de la fédération française a suivi ces propos ce matin et a semble-t-il pris l'initiative de trancher alors que la ministre attendait des "des contributions constructives et concrètes de la FFF sur cette question à l'occasion des prochaines réunions de l'INS auxquelles (elle a) convié M. Nunez et Mme Schiappa pour parler des injures homophobes mais aussi des questions qui intéressent beaucoup de supporters, comme les déplacements ou les tribunes debout". Noël Le Graët ne semble pas vouloir attendre pour prendre des décisions, comme il l'a expliqué sur France Info : "C’est une erreur (d'arrêter les matchs en cas d'acte homophobe). J’arrêterais un match pour des cris racistes, ça c’est clair. Je ferais arrêter un match - et j’ai donné des instructions - pour une bagarre, des incidents et s’il y a un danger quelque part dans les tribunes". A-t-il demandé aux arbitres de ne plus arrêter les rencontres ? "Vous m’avez bien compris. Je suis à mon poste, je prends les décisions qui me semblent les bonnes dans l’intérêt du football et contre l’homophobie. Je ne veux pas de conflit avec la ministre. Considérer que le football est homophobe, c’est un peu fort de café. Je ne l’accepte pas. Je trouve ça anormal de dire ça d’un sport qui a 2 millions de licenciés, qui fait en sorte d’éduquer, qui a un nombre maximum d’éducateurs. On n’a absolument aucun problème. Que quelques spectateurs aient exagéré, je ne l’accepte pas. On va faire en sorte que cela disparaisse".

Le Graët veut éradiquer les banderoles, toutes les banderoles ?

Pour l'ancien président de Guingamp, le problème est ailleurs et il compte l'éradiquer : "Le service de sécurité des clubs doit contrôler les personnes qui rentrent sur le terrain, il y a des services pour faire en sorte que les banderoles disparaissent dans les meilleures conditions et rapidement. Ne venez pas au stade avec des banderoles, c’est aussi simple que ça. On peut venir au match pour supporter son équipe mais il est absolument interdit moralement de rentrer avec des banderoles. On va faire en sorte que les gens ne puissent pas rentrer. (...) Il n’y aura plus de banderole mais arrêter le match, non". Une nouvelle interdiction à venir pour les supporters en France ? Reste à savoir comment il compte s'y prendre pour empêcher de faire entrer les banderoles dans les stades de football...