Balotelli : ce que ça peut changer à l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 22/01/2019 à 07:00
Tous les observateurs semblent formels depuis ce weekend : l'interminable feuilleton Mario Balotelli à l'OM touche à sa fin. Après sa vraie-fausse arrivée au printemps dernier, où il s'était rendu à La Commanderie sans se cacher pour rencontrer les dirigeants, Super Mario devrait débarquer à Marseille pour un mini-contrat de six mois et un maxi-salaire de 3 M€. Un montage assez étrange sur lequel on reviendra, mais peu importe, tant l'OM a besoin d'un buteur.
Il faut dire qu'avec des attaquants fantomatiques depuis le début de la saison, la situation devenait intenable. Intenable pour nous, supporters, mais aussi pour une équipe qui ne savait plus comment, ni pour qui jouer. Un blocage psychologique que le fantasque Italien peut faire sauter si, par chance, les planètes s'alignent. C'est ce qu'explique au Phocéen l'ancien coach olympien Gérard Gili : "Ça peut tout changer. Déjà, sur l'aspect psychologique, ça permet à tous les joueurs de faire des efforts pour lui fournir des occasions pour conclure. C'est un peu comme lorsque l'OM avait JPP, tous les joueurs acceptaient de jouer pour lui car ils savaient qu'il les faisait gagner. La présence d'un buteur de gros calibre lève beaucoup d'interrogations, car une seule occasion peut tuer le match et c'est un apport inestimable. C'est ce qui manque aujourd'hui, avec beaucoup trop d'échecs dans le pourcentage de réalisation. Dans ces conditions, inconsciemment, l'équipe ne joue plus pour son attaquant". Le revers de la médaille, c'est qu'un personnage comme "Balo" ne joue pas forcément pour l'équipe. En effet, s'il a inscrit la bagatelle de 43 buts en deux saisons avec Nice (on oublie évidemment celle en cours), on l'a rarement vu se dépouiller pour aider ses coéquipiers. Une caractéristique propre à beaucoup de buteurs qui n'inquiète pas Gérard Gili : "Ça, ce n'est pas un problème. Delio Onnis (223 buts avec Monaco) ne courait jamais, mais il mettait tout au fond. Même chose pour Papin qui ne faisait pas des sprints de 50 mètres pour défendre. Les dix autres se crevaient le c... pour récupérer les ballons et le servir. Ces joueurs mettent tout ce qu'ils ont quand ils sentent que le coup est jouable, et ça suffit".
S'il parvient à redevenir le buteur qu'il est, Balotelli fera rugir le Vélodrome, c'est une certitude et c'est bien l'essentiel. Mais, pour revenir à ce contrat de six mois annoncé, les dirigeants olympiens pourraient bien avoir du mal à rugir de leur côté. C'est en tous cas la crainte d'un ancien technicien de la maison. "C'est à quitte ou double avec lui. On dit que le contexte marseillais est fait pour lui, mais ce n'est pas ça qui va le faire changer. Balotelli, c'est Balotelli, et qu'il soit à Marseille, à Milan ou à Naples, s'il n'a pas envie, il n'a pas envie. Cette histoire de contrat de six mois, ça veut dire que dans un mois, ça peut déjà être le bordel. S'il flambe, il va demander la lune pour rester, et s'il n'a pas ce qu'il veut, il ne jouera plus. Dans le cas inverse, si ça ne marche pas, il ne voudra pas rester. Quoi qu'il arrive, les dirigeants auront mal à la tête". Possible, mais si les gardiens adverses ont aussi la migraine, on veut bien tenter le pari...