Angers-OM : pourquoi la folie habituelle n'était pas au rendez-vous

Un OM "méconnaissable" ou "frustrant" pour la presse, et généralement pour tous ceux qui ont pu voir le match nul des Olympiens à Angers (0-0) mercredi soir. C'est le constat logique de l'ensemble des observateurs, et finalement très explicable quand on voit comment Jorge Sampaoli a dû gérer cette rencontre au milieu d'un calendrier infernal. On le pressentait, et l'Argentin nous a donné raison en procédant à sept changements dans son équipe de départ. Un remaniement dans les grandes largeurs qui avait de très grandes chances de déboucher sur ce que l'on a vu, même s'il y avait quand même du talent sur le terrain. Du talent, mais aussi certains manques de repères qui ne pouvaient guère aboutir à une bonne surprise.

"Sampaoli était obligé de faire tourner, il était impossible d'aligner encore une fois son équipe type"

Changement d'équipe, de système aussi, avec même des joueurs qui disputaient là leurs premières minutes de jeu cette saison. Largement de quoi tâtonner, comme l'explique au Phocéen le technicien marseillais Bernard Rodriguez : "Sampaoli a procédé à beaucoup de changements, ce qui est inévitable dans une période aussi resserrée. Pour autant, j'ai vu quelques joueurs tirer la langue, à l'image d'un Rongier ou d'un Dieng qui jouent beaucoup et qui ont logiquement moins de pep's. Pour le reste, on peut presque dire que cette performance moyenne était prévisible. De plus, Sampaoli a un peu changé son système avec une sorte de 3-5-2 sans véritable attaquant. Derrière aussi, puisqu'on a vu Kamara jouer la plupart du temps en défense centrale et Amavi occuper le couloir gauche. Si Bouba a été bon, Jordan a logiquement tiré la langue puisqu'il n'avait aucune minute de jeu dans les jambes. Tous ces changements ont fait que l'OM a eu beaucoup de mal à trouver ses repères. Mais, encore une fois, Sampaoli était obligé de faire tourner, il était impossible d'aligner encore une fois son équipe type".

"Je reste un peu déçu par Gerson sur le plan technique. Dans un match comme celui-là, c'était à lui de faire jouer l'équipe"

Un constat que tout le monde partagera, même si on pouvait espérer mieux au niveau individuel. Le signe aussi que ce calendrier infernal commence à tirer sur les organismes et même sur le plan mental, d'où l'absence de véritable leader de jeu sur le terrain. "On a aussi noté une baisse de niveau technique, c'est vrai, confirme Rodriguez. Parce que Payet n'était pas là, qu'Ünder a commencé sur le banc, tout comme Guendouzi et Luan Peres. Après, je reste un peu déçu par Gerson sur ce plan. Dans un match comme celui-là, c'était à lui de faire jouer l'équipe. Mais il s'est contenté de jouer à une touche, la plupart du temps vers l'arrière. C'est aussi pour ça qu'il n'y avait pas de rythme. En fait, on peut dire que la folie habituelle qui caractérise cette équipe n'était pas là hier. Le onze majeur maîtrise parfaitement son sujet maintenant, mais comme toutes les cartes étaient distribuées, il était logique de ne pas retrouver cette folie. Rien ne ressemblait à ce qu'on connait, ni dans l'animation, ni dans les noms. Sachant cela, prendre un point à Angers dans un match de milieu de semaine n'est pas si mal. C'est même une bonne opération si l'OM bat Lens dimanche". Pas faux, l'OM reste invaincu, deuxième au classement avec un match en moins, et voit arriver une grosse affiche au Vélodrome. De quoi vite oublier ce petit match à Angers.