Allez Didier ! Tout Marseille est avec toi !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 10/07/2016 à 07:00
Ses détracteurs ne manquent jamais de glisser un mot ou une phrase sur sa "chance légendaire" dès qu'il s'agit de parler de Didier Deschamps, et continueront de le faire jusqu'à la fin de sa carrière. Ces derniers jours, depuis la victoire sur l'Allemagne, ils font profil bas, vantant les capacités d'adaptation et le pragmatisme du sélectionneur. Mais auparavant, ils s'en sont donné à coeur joie en soulignant le tirage favorable des Bleus face aux Irlandais puis aux Islandais, et ont bien sûr relevé les victoires dans les dernières minutes face aux modestes Roumains et Albanais. Même chose avant la demi-finale avec la cascade de forfaits des Allemands.
C'est comme ça, Deschamps gagne, mais c'est avant tout grâce à la bonne étoile suspendue au-dessus de sa tête depuis le début de sa carrière, et en aucun cas grâce à son talent. Cette même étoile qui lui a confié le brassard de capitaine dans toutes les équipes de France de jeunes, puis dans tous les groupes où il a évolué, de Nantes à la Juve, de l'OM aux Bleus. Cette étoile qui a poussé Jean-Claude Suaudeau à en faire un titulaire à 17 ans au FC Nantes, en six et même au poste de libéro. Elle l'a également suivi à l'OM, pour multiplier les titres de champions et soulever la coupe aux grandes oreilles. Toujours cette satanée chance qui continuera de veiller sur lui lorsqu'il enfilera le survêtement d'entraîneur. Évidemment, les six titres arrachés avec l'OM, après 17 ans de disette, ce n'est pas vraiment lui non plus. Didier a bénéficié avant tout du travail de ses prédécesseurs, c'est clair.
Injuste ? Non, grotesque plutôt, car il n'échappe à personne que ces anti-Deschamps se trouvent être bien souvent ceux qui n'ont pas travaillé avec lui. Il y a ceux qui n'étaient que remplaçants dans les clubs où il jouait ou entraînait, et ceux qui lui reprochaient d'influer auprès du sélectionneur pour ne pas les retenir en équipe de France. Il y a aussi ceux qui se seraient bien vus entraîner Monaco, l'OM ou les Bleus à sa place. Enfin, il y a tous ces agents qui n'ont pas su placer leurs joueurs dans ses équipes, mettant ces refus sur le compte de sa proximité avec son propre agent. Mis bout à bout, cela fait pas mal de monde prêt à dégainer au premier faux pas dans les talk-shows radio ou télé, et ce, peut-être dès lundi.
Mais aujourd'hui, les rancoeurs sont en stand-by. Il faut dire qu'après avoir sorti les champions du monde, les Bleus de DD-la-baraka sont à deux doigts d'un sacre retentissant à la maison. Les fans sont en lévitation et la France entière prête à rugir de plaisir. Ici, les Marseillais ont prouvé que leur désintérêt supposé pour l'équipe de France était une légende. Jeudi soir, le Vél' a donné une démonstration éclatante sur la manière de supporter une équipe en explosant pour la bande à Griezmann, Payet et Pogba. Il a aussi et surtout prouvé à DD combien il était chez lui, hier, aujourd'hui et à jamais. Ce soir, c'est au tour du public du stade de France de chavirer, et d'un pays tout entier. À Marseille, on se dira qu'une partie de nous est là-bas, que Steve, Dimitri et Dédé Gignac sauront insuffler notre supplément d'âme pour forcer le destin. On se dira que notre potion magique, celle qui produit tous nos titres de gloire depuis 25 ans, est sur le banc et qu'il ne peut rien nous arriver. Cette potion a un nom, elle s'appelle Didier Deschamps.
Certains nous parleront encore de sa bonne étoile, et pour une fois, ils auront raison. Cette étoile, on l'aime tellement qu'on l'a cousue sur notre maillot. Grâce à qui ? À votre avis ?