Adieu Rudi, et n'oublie pas de rendre les clés...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 14/05/2019 à 07:00
Dimanche soir, l'humiliation de l'OM face à Lyon si prévisible et tant redoutée a sonné définitivement le glas du règne de Rudi Garcia à l'OM. Elle a aussi ajouté quelques bosses supplémentaires sur la tête d'un Jacques-Henri Eyraud déjà groggy depuis plusieurs semaines. Enfin, on ne sait pas trop comment l'a vécue Andoni Zubizarreta, puisque le présumé directeur sportif de l'OM est en mode "furtif" depuis plusieurs mois. Tout ce que l'on sait, c'est que le passage de l'ancien coach de la Roma à l'OM ressemble terriblement à sa période romaine : un coup de foudre immédiat, des épopées marquantes comme le record de victoires consécutives en Serie A ou une finale d'Europa League, et pour finir, un naufrage absolu. On évitera la métaphore douteuse du supplice du pal, mais encore une fois, l'histoire finit par piquer.
Tous les agents nous avaient prévenus
Combien étions-nous il y a encore un an à nous féliciter de la présence de "Roudi" à l'OM ? Ne nous mentons pas, nous étions très nombreux. L'OM possédait enfin un coach de haut niveau, performant, moderne, charismatique et fédérateur. Nous qui rêvions tous d'un entraîneur étranger tout en sachant les incertitudes que cela comporte, nous avions avec Garcia le parfait dosage : une pointure respectée en Serie A sans les dangers d'une adaptation hasardeuse. Le vrai choix gagnant, sauf que... sauf que, pour ne rien vous cacher, tous les agents nous avaient prévenus et ont continué de le faire jusqu'à ces dernières semaines : tout n'est pas si rose avec Garcia, notamment dans le domaine du recrutement. En gros, ce sont ses agents d'abord, et tant mieux s'il reste un peu de place pour les autres. Même chose pour l'arrivée de Zubizarreta, dictée par ses conseillers basés en Espagne. Pour faire simple, à l'inverse d'un Campos ou d'un Monchi, le Basque présentait la garantie de ne surtout pas empiéter sur leur chasse gardée, et c'est ce qu'il a fait en laissant à Garcia les clés du camion. Ces infos, tout le monde les a eues et les a rangées dans un tiroir. En effet, la ficelle était trop grosse. Comment faire confiance à des agents dont le métier est justement de vous alimenter en infos bidon ? Frustrés de voir leurs joueurs (et les commissions qui vont avec) systématiquement recalés, ils avaient beau jeu de balancer sur Garcia et Zubi. Il convenait donc de faire la part des choses, même si cette petite musique revenait avec insistance.
Des chiffres consternants et un verdict sans appel
Finalement, les oiseaux de mauvais augure avaient raison. Garcia a fait ce qu'il a voulu avec les clés et nous a entraînés dans sa chute. Les joueurs recrutés sont de bons joueurs, mais n'avaient pour la plupart rien à faire à l'OM. Ses schémas tactiques n'étaient pas mauvais, mais jamais appliqués au bon moment, au bon endroit et avec les bons éléments. Même chose pour ses compositions d'équipes. Avec 43 % de défaites cette saison, 50 buts encaissés en 36 matches de L1, des campagnes humiliantes dans les différentes coupes et une pauvre victoire contre le Top 5 (Saint-Etienne), "Roudi" mérite amplement son bon de sortie, pour ne citer que lui. En fait, l'OM (et nous aussi) a peut-être commis l'erreur de ne pas respecter le principe dit "du chauffeur de taxi". Une règle de base érigée par certains recruteurs expérimentés lorsqu'ils partent superviser un joueur ou un coach. Même s'ils savent déjà tout des performances, des statistiques ou de la renommée de l'éventuelle recrue concernée, il s'agit de poser une dernière question au chauffeur de taxi de Buenos Aires, Sao Paulo, Belgrade ou Dijon. Pourquoi ? Parce que son avis est souvent le plus pertinent. Du coup, une rapide course dans les rues de Rome aurait peut-être tout changé. Pensez-y la prochaine fois. En attendant : adieu Rudi Garcia, et merci de penser à rendre les clés...