Marcelo Bielsa devrait selon toute vraisemblance rempiler pour une deuxième saison à l'Olympique de Marseille. Une bonne nouvelle pour ses disciples, très nombreux au stade Vélodrome, qui n'ont pas hésité à faire résonner son nom, même quand l'OM était en train de perdre 5-3 contre Lorient. Marcelo Bielsa, qui ne fonctionne pas au copinage, que ce soit avec les journalistes ou les personnalités influentes à Marseille, a chamboulé bien des habitudes pour sa première saison dans le club marseillais. C'est peut-être d'ailleurs cette rupture avec ses prédecesseurs qui a le plus fait plaisir au public phocéen, ce que les observateurs depuis Paris ont du mal à comprendre. Avec Bielsa, le jeu a été replacé au centre de toutes les discussions, et ce, même si tout le monde connaît son schéma des jours à l'avance. Si les Olympiens ne terminent pas sur le podium, il faut remonter aux années 70 pour trouver une équipe de l'OM qui a marqué autant de buts sur une saison de championnat. En milieu de saison, Rolland Courbis expliquait que cette équipe n'avait pas fait d'exploit. Même si depuis, l'OM a gagné Monaco au Vélodrome (2-1), l'argument tient toujours. Mais dans une Ligue 1 souvent pointée du doigt pour son manque de spectacle, l'Olympique de Marcelo a gagné sept matchs par trois buts d'écart ou plus. Une sacrée performance. Car même si ce n'était que Lens, Reims ou Toulouse, qui ne s'est pas levé le lendemain en repensant au match tout en se disant que cette équipe là pouvait aller très loin ?
Force est de constater cependant que si la Ville entière a rêvé très fort au titre, à l'arrivée, l'OM ne termine même pas sur le podium. C'est la première fois qu'une équipe avec autant de points sur la phase aller est aussi faible en deuxième partie de saison. Et là, même si Bielsa a dû se confronter à la mentalité française, à des éléments qui préféraient écouter leur entourage plutôt que de foncer tête baissée dans le travail qu'il proposait, s'il a dû composer avec des éléments au club qui étaient tout heureux de faire fuiter toute sorte d'anecdotes à la presse, il a aussi sa part de responsabilité. Si Florian Thauvin était le coup de coeur mercato de Vincent Labrune en 2013, le président n'a pas forcé son entraîneur à s'entêter quasiment toute la saison avec, au risque de décourager d'autres membres du vestiaire. Ses choix en cours de matchs ont aussi pu être discuté, notamment à domicile contre Reims ou à Nantes. Ce que synthétise sans mal Bernard Rodriguez : "Sur le plan artistique, je mettrais un 18/20 à Bielsa, qui a ramené la ferveur au stade avec un jeu offensif. Mais pour ce qui est des figures imposées, la note sera bien moins importante car son entêtement, son incapacité à écouter les joueurs cadres par moments, nous a fait perdre des points et cette deuxième place qui nous tendait les bras".
L'attente n'en est donc que plus forte pour ce deuxième exercice. L'espoir que l'OM s'adapte plus à Bielsa et la réciproque. Que la direction donc fasse enfin un mercato en adéquation avec les souhaits du coach. "Il faudrait que lorsqu'il demande un joueur, les dirigeants ne lui ramènent pas sa soeur ou son collègue, comme Doria" lance Bengous. Et peu importe si le club marseillais n'a plus ses moyens d'antan. Pour René Malleville, Marcelo Bielsa avec les pleins pouvoirs, cela peut faire la différence car "avec lui, un joueur moyen devient un bon joueur". Reste aussi à ce que lui s'adapte plus rapidement à un groupe qu'il connaît mieux. "Et qu'il parle aussi un peu le Français, qu'il nous dise qu'il nous aime" rajoute Bengous. Un membre de son entourage jure qu'on ne l'y reprendra plus sur certaines choses : "Quand il a encensé Thauvin publiquement, il pensait que ça allait faire le même effet qu'avec Alexis Sanchez, qui s'était dévoué corps et âme. Maintenant il sait qu'ici ça ne se passe pas comme ça". Vivement donc que Bielsa, saison II, démarre avec la signature de son nouveau contrat.
> Retrouvez tout au long de la journée de dimanche les avis en vidéo de Bernard Rodriguez, Bengous et René Malleville sur Marcelo Bielsa.