Le 5 avril dernier, il y a donc tout juste deux semaines, Margarita Louis-Dreyfus, via un communiqué faisait écrire ceci : "En ce qui concerne le court terme, je suis rassurée par le professionnalisme et la volonté de Michel de mener à bien cette fin de saison, avec toute sa force et son énergie. Je suis convaincue qu’avec ses qualités de compétiteur au plus haut niveau et sa grande expérience, il va permettre aux joueurs de s'exprimer pleinement sur le terrain sans peur ni stress afin de finir honorablement ce championnat et, pourquoi pas, remporter la coupe de France." Deux semaines tout juste plus tard, l'OM publie cela : "Compte tenu du comportement de Michel, notamment durant ces 3 dernières semaines, la SASP Olympique de Marseille l’a suspendu avec effet immédiat et convoqué à un entretien préalable." Cohérence, maitrise du timing, ridicule, quand tu nous tiens.
Voilà, Michel à l'OM, c'est donc terminé. Enfin, serait-on tenté d'écrire. La journée fut longue. Trop peut-être. Le flot d'informations fut dense, de la démission, à la mise à l'écart "pour accomplir une mission de réflexion et de prospective pour la saison à venir" en passant par le limogeage pur et dur. C'est ça aussi le monde du football, des hypothèses et un constat qui est toujours rude. Michel n'a rien démontré sur le banc de l'OM en neuf mois et il prend la porte. Logique. En d'autres temps, sous d'autres présidences, il aurait repris un vol pour Madrid bien plus tôt. Là, dans cette cacophonie ambiante, l'Espagnol s'est tour à tour senti comme le Messie, le patron, l'entraîneur pour finir comme un intérimaire, que l'on a renvoyé chez lui sans vergogne. Michel l'a bien cherché aussi, une victoire au Vélodrome en Ligue 1 attendue depuis le 13 septembre, un fond de jeu inexistant, des ambitions en berne, un climat de suspicion l'entourant et une place de quinzième en Ligue 1 après la 34e journée sans que le maintien ne soit assuré. L'Ibère a pêché, il a été remercié, comme d'autres avant lui, et d'autres connaitront le même sort, mais avec lui ce fut quand même spécial.
Après le fou, parti avec fracas, on a donc eu Michel, et son bilan à la tête de l'OM est famélique, avec 17 victoires, 17 matchs nuls et 12 défaites, soit 37% de succès, dans la droite lignée de son compatriote Javier Clemente en 2000/2001 et son ratio de 33% de succès, mais lui n'avait tenu que quatre mois. Ce que l'on retiendra en dehors de ce bilan statistique ? Son sourire parfait, son acharnement à titulariser Lucas Silva, ses séances d'entraînement bien creuses, ses compétences tactiques encore à démontrer... C'est maigre. Et on a envie de très vite tourner la page.
La suite, maintenant, c'es le duo Franck Passi/Basile Boli. Bonne chance à eux. La mission est de sauver les meubles, faire bonne figure, gagner au moins un match et on passera à la saison suivante, avec, peut-être, un nouveau président. Xavier Giocanti ? L'homme était à la Une de L'Équipe ce mardi, les démentis se sont succédé et ce dossier chaud a été relégué au rang d'amuse-bouche par le départ de Michel. Car oui, à l'OM, on ne fait rien comme les autres. On annonce tout et son contraire en l'espace de deux semaines, on débarque un coach la veille d'une demi-finale de Coupe de France, on balance des contre-feux partout à tel point qu'on ne sait plus où donner de la tête, et surtout, qui dirige, in fine, ce club ? MLD ? Levin ? Labrune ? Il n'y a pas que sur le terrain vert que les joueurs nous usent, mais sur celui des coulisses aussi, et plutôt deux fois qu'une. Vendez l'OM et partez. Loin. Tous.