En conférence de presse, deux jours avant la réception de Bilbao, Michel confiait pouvoir "tenter une folie", répondant ainsi aux questions concernant l'attaque olympienne, et notamment la possibilité d'une titularisation de Steven Fletcher. Cette "folie", l'Espagnol l'a finalement tentée, mais pas telle qu'on l'imaginait. Fletcher était bien présent au coup d'envoi, mais pas Batshuayi, condamné à débuter sur le banc. Il faut dire que le Belge ne cesse de décevoir depuis plusieurs semaines, alors que l'Ecossais a fait preuve d'une énergie et d'une adresse rafraichissantes en coupe de France face à Trelissac.
Pourtant, Michel a bel et bien opéré un changement tactique majeur pour la réception des Basques, trahissant ainsi son éternel système à une seule pointe en proposant un 4-4-2 inédit. Fletcher a occupé l'axe aux côtés d'un Nkoudou placé juste derrière lui et destiné à prendre la profondeur, profitant ainsi de l'art de la déviation de l'Ecossais. Un système qui a gêné les Espagnols en début de match, mais qui n'a débouché sur rien, ou presque. Il faut dire qu'en passant à deux pointes, Michel s'est cru obligé de se passer d'un numéro 10 en décalant Barrada sur le côté gauche, où le Marocain a une nouvelle fois démontré son incapacité à accélérer et à s'imposer dans les duels. On peut également faire le même constat sur la droite, avec un Alessandrini qui a raté à peu près tout ce qu'il a entrepris. Un coup d'épée dans l'eau, donc, et une nouvelle preuve des difficultés de Michel à proposer une animation offensive cohérente.
Sept mois après son arrivée, le technicien espagnol, choisi justement pour ses origines et la réputation de beau jeu qui va avec, en est toujours au même stade. On peut lui reconnaître le mérite d'avoir solidifié les bases défensives de l'équipe, mais son apport offensif reste inexistant. Si l'on pouvait lui concéder lors des premiers mois d'avoir pris le train en marche ou de ne tourner qu'avec le seul Batshuayi en pointe, les excuses ne tiennent plus aujourd'hui. La présence de joueurs comme Michy, Fletcher, Nkoudou, Alessandrini, Thauvin ou encore Cabella dans ce secteur ferait le bonheur de beaucoup de coachs de Ligue 1, et même de Liga. Il serait temps d'en tirer quelque chose, non ?