André Luiz, l'artificier était un traitre
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/04/2020 à 12:00
Retour sur le passage du Brésilien André Luiz à l'OM.
Avec le confinement, tous les comptes sur Twitter s'efforcent de se lancer dans plusieurs jeux d'opinions personnelles, que ce soit des tops ou des équipes-types. L'occasion parfois de régler ses comptes, comme Bordeaux qui envoie Sertic à la retraite. Au moment d'évoquer les traitres dans le football, Ivan Bonet, ancien journaliste du groupe Sporever notamment, s'est livré à une anecdote surprenante.
En arrivée Heinze l'idole du Parc
— Ivan Bonet (@IvanBonet77) April 5, 2020
En départ André Luiz que j'avais interviewé après son transfert et me dit "quand j'étais à l'OM je voulais briller car mon objectif était de venir à Paris" j'étais un jeune journaliste à Paris il se doutait pas que je voulais lui crever les yeux https://t.co/ljbC8W0dgP
Ceux qui l'ont connu ne sont sûrement pas restés insensibles face à une telle "révélation". Car le Brésilien avait marqué son temps, même s'il n'était pas resté très longtemps à Marseille. En fait, il peut se dire qu'il a eu plusieurs points communs avec Drogba : il n'a disputé qu'une seule saison avec le maillot phocéen, et cette saison-là, c'était le meilleur joueur de l'équipe. C'est une manière de voir les choses, mais les comparaisons s'arrêtent là. Retour sur son histoire.
A peine aligné, déjà patron de l'équipe
André Luiz débarque à l'OM à l'été 2001. Cette intersaison marque le retour aux affaires de Bernard Tapie, en tant que manager général. Sur l'exercice, le club marseillais enregistrera 70 mouvements de transfert, entre arrivées et départs ! Un "record", cela va de soi. Dans le lot, il y a donc des joueurs qui arrivent pour jouer un match et qui repartent aussi sec (Cyril Rool, Dill), il y a aussi des joueurs qui sont recrutés mais qui ne sont pas qualifiés pour jouer. C'est le cas, quand il débarque en prêt de Tenerife, d'André Luiz. A l'époque, le club ne peut aligner que cinq joueurs extracommunautaires et Runje, Yobo, Swierczewski, Tuzzio mais aussi Fernandao se sont installés dans l'équipe. Aligné à la pointe de l'attaque pour la première journée à Montpellier, le Brésilien Dill est envoyé au Servette Genève le lendemain pour faire de la place. Le cas d'André Luiz n'est pas réglé car l'OM veut faire signer le jeune espoir argentin Damian Manso... Son salut viendra alors d'un match pas comme les autres : le jubilé de Basile Boli, alors qu'il ne reste que quelques heures de mercato. Dans cette rencontre sans rythme, le Brésilien marque les esprits avec un but sur coup franc. De quoi convaincre ses dirigeants qui préfèrent laisser filer Manso en prêt à Bastia (et qui ne donnera rien). Un mois plus tard, le temps de "régulariser" sa situation, André Luiz peut démarrer avec l'OM sa saison. Et dans un 3-5-2 plutôt décousu, il s'impose en tant que milieu relayeur gauche. Grand, pas forcément très rapide, il se signale surtout par ses enroulés de la patte gauche qui font merveille, que ce soit sur des centres ou sur coups de pied arrêtés. Tout le jeu passe par lui, il est indispensable.
Luis Fernandez le débauche mais coule...
Et même au mercato, alors qu'il y a un sacré remue-ménage avec les renforts d'Alfonso, Rivera, Chapuis, Lamine Sakho... André Luiz est toujours là, indiscutable. Il est alors question de son achat définitif, pour plus de 10 millions d'euros, et tout le monde s'étonne que cela ne soit toujours pas réglé. Le staff de l'OM jure qu'il est confiant à chaque interview mais ce qui devait arriver arriva : avant même la fin de la saison, on apprend que le joueur ne restera pas à Marseille car c'est un autre club de Ligue 1 qui a racheté ses droits. Bien implanté en Espagne où il est allé chercher notamment Gabriel Heinze à Valladolid, Luis Fernandez se met d'accord avec Tenerife pour préparer une équipe du PSG avec un plan bien à lui : Ronaldinho à gauche et André Luiz à droite pour rentrer sur son pied gauche. A Marseille, André Luiz se fait petit et laisse juste filtrer qu'il aurait aimé que sa situation soit réglée plus tôt. Mais il n'avait visiblement qu'une hâte, rejoindre Paris. La saison suivante, sans André Luiz et avec un encadrement de son recrutement par la DNCG, Marseille parviendra tout de même à être troisième du championnat. Le PSG d'André Luiz et Ronaldinho, favori de Ligue 1, terminera à la 11e place. Méconnaissable, André Luiz sera rapidement prêté au Brésil. Impitoyable karma...