Le besoin est acté depuis la fin de saison dernière. Avec le départ de Gomis, l'OM doit s'équiper en attaque et s'appuyer sur un grand buteur afin d'atteindre ses objectifs. Le premier acte de la démarche a été le recrutement opportuniste de Valère Germain, élément irréprochable de Nice et Monaco ces deux dernières saisons, mais étiqueté "deuxième attaquant" dans un système à deux pointes. Restait alors à choisir le finisseur parmi les prestigieuses pistes que sont Olivier Giroud, Carlos Bacca, Moussa Dembélé, Stevan Jovetic ou encore Nikola Kalinic. Des noms qui claquent, au propre comme au figuré, mais dont les prix coïncident avec l'envolée délirante du tarif au but marqué. Les dirigeants olympiens ont établi le constat et feront donc l'effort d'ici la fermeture du marché, sauf que les matches de préparation et surtout la première manche face à Ostende ont quelque peu changé la donne. Le buteur en série tant attendu est peut-être déjà dans nos rangs, et il n'a pas coûté 30 millions d'euros. En effet, les cacahuètes distribuées à un rythme de métronome par Germain depuis son arrivée ne ressemblent pas à une embellie passagère, mais bel et bien à l'oeuvre d'un renard de surface froid et lucide au moment d'exécuter les gardiens adverses. Du coup, l'OM doit-il changer sa feuille de route et regarder son recrutement différemment ? C'était le sujet de la "Grosse Page" du dernier Mercatalk.
Pour commencer, le dossier Carlos Bacca, peut-être le plus avancé, ou en tout cas le plus réalisable à l'instant T. Pour Fabrice Celeschi, les qualités du Colombien ne sont pas remises en cause, mais ce sont celles de Germain qui compliquent la donne : "Je m'interroge par rapport à son profil, qui ne correspond pas forcément à ce que recherche Garcia, qui préfère certainement Giroud. Ce dernier me semble plus apte à évoluer à côté de Germain". Même chose pour l'ancien attaquant olympien Marc Libbra, qui va même plus loin en évoquant un doublon avec l'ancien Monégasque : "Quand on voit les matches de Germain, pourquoi le mettre sur un côté ou sur le banc pour faire de la place à Bacca ? Il faut lui faire confiance et trouver quelqu'un de vraiment complémentaire. De plus, on constate que Germain sait faire jouer les autres, ce qui n'est pas le cas de Bacca, à qui on ne pourra pas dire d'aller sur le banc".
Autre dossier chaud, celui du jeune Moussa Dembélé, révélation du Celtic Glasgow cette saison et ouvert à un retour en France selon les dernières informations. Pour nos deux spécialistes, l'international Espoirs a beaucoup plus l'air d'une bonne solution que son homologue colombien. "Il peut progresser avec Rudi Garcia, c'est ce qui est intéressant, explique Libbra. Les 32 buts qu'il a inscrits la saison dernière ne sont pas anecdotiques, même si ce n'est que l'Ecosse". Un jugement partagé par Fabrice Celeschi : "Si on passe au 4-4-2, on peut parfaitement l'associer à Germain. Je préfère aussi ce profil parce qu'il est jeune. L'OM doit aussi aller chercher ce type de joueurs après avoir recruté des joueurs d'expérience". Seul bémol soulevé par Libbra, la capacité de Garcia à changer son système : "Avec un 4-4-2, il est obligé de tout revoir, comme le positionnement de Gustavo qui aime jouer seul en sentinelle, ou encore le rôle de Thauvin et Payet qui s'éclatent sur les côtés".
Un véritable casse-tête pour les recruteurs olympiens, Zubizarreta en premier, qui doivent aussi regarder du côté du banc, avec des éléments offensifs en nombre comme Ocampos, Cabella, Njie ou encore Sarr. La solution viendra peut-être de la capacité du directeur sportif à dégraisser dans ce secteur, afin de faire de la place pour une arrivée onéreuse. La question n'est pas de savoir si l'OM doit faire l'effort pour un grand attaquant, tout le monde est d'accord là-dessus, mais de définir parfaitement son profil en tenant compte de la nouvelle donne concernant Germain. Le débat est lancé...