Njie-Nkoudou, la négociation qui tourne mal
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 02/08/2016 à 07:00
Plus ça va, plus le dossier Clinton Njie ressemble à celui de la vente OM. Il est d'abord présenté comme imminent. Ce ne serait qu'une question de jours, puis d'heures. Puis plus de nouvelles. Le doute commence à s'installer. A tort à en écouter certains : toutes les démarches autour n'ont pas été prises pour rien, c'est imminent, c'est une évidence. Mais les jours passent, les deadlines tombent les unes après les autres et... va-t-il falloir là aussi attendre plusieurs mois pour connaître le dénouement, parce qu'il n'y a que les non-initiés qui ne savent pas qu'il faut plusieurs mois pour faire un transfert ? Ironie mise à part, le dossier ne serait plus vraiment, "sur le point d'aboutir", même si le joueur a toujours de grandes chances d'être phocéen la saison prochaine. Qu'est-ce que cela veut dire ? Et surtout, comment en est-on arrivé là ?
A la base de la venue de Clinton Njie à l'OM, il y a un autre mouvement : le départ de Georges-Kévin Nkoudou. L'ailier qui a flambé pour sa première saison olympienne est des rares membres de l'effectif à pouvoir rapporter des liquidités au club. Ca tombe bien, son agent n'ignore pas que Vincent Labrune, dont il est proche, passe ses derniers jours en tant que président de l'OM. Les deux hommes mettent donc le joueur sur le marché. Hambourg est intéressé. Mais le joueur préfère la Premier League. Cela tombe bien, Tottenham, qui va retrouver la Ligue des champions, cherche à caser certains éléments qui ne se sont pas imposés pour se renforcer. Vincent Labrune saute sur l'occasion et propose à Daniel Lévy, son homologue des Spurs qu'il connaît bien, un deal qu'il avait suggéré il y a quelques années à Tony Fernandes. A l'époque, le patron de QPR voulait absolument trouver une porte de sortie à Joey Barton. Labrune avait expliqué au boss de Malaysian Airlines qu'il était disposé à accueillir le milieu anglais mais qu'il fallait en échange lui recruter Stéphane MBia à bon prix. Le deal s'était fait dans les derniers jours du mercato 2012. Quatre ans plus tard, Labrune propose donc un peu la même chose : OK pour un prêt d'Njie d'un an mais il faut recruter Nkoudou. Tottenham accepte. Reste à convaincre les joueurs et faire les deux transferts, ce qui prend du temps.
Du temps, Vincent Labrune en a peu. Du coup, il fait tout pour que le transfert soit bouclé le plus rapidement possible. Hasard ou coïncidence, dans le même temps, de nombreux échos fuitent : le futur ex-président de l'OM se serait rendu au domicile du Camerounais pour le convaincre de choisir le challenge olympien par exemple. A l'OM, GK Nkoudou ne prend pas part au stage en Allemagne mais reste à Marseille pour parfaire sa condition physique : ce serait bête de se blesser maintenant. Du coup, les dirigeants londoniens se mettent à douter. Et si ce n'était plus eux les gagnants dans l'affaire ? Lévy, qui raffole des négociations, contre-attaque immédiatement, rognant tout ce qu'il peut dans le deal prévu avec les dirigeants marseillais. Une clause pour baisser le prix d'Nkoudou en cas de blessure par-ci, un pourcentage plus élevé de prise en charge du salaire d'Njie par-là... Si le deal peut encore se faire, il n'est plus du tout aux conditions initiales, et bien évidemment à la défaveur de l'OM.
De quoi remettre en cause l'intégralité du deal ? Normalement non, le secteur sportif s'est fait à l'idée de compter sur Clinton Njie. A tort pour les négociations, peut-être, là où un Mauricio Pochettino a joué de l'intox en assurant toujours compter sur lui depuis l'Australie où le club londonien était en stage. La semaine dernière, le joueur officiellement blessé au mollet a fait sa demande de visa. Mais il ne l'a pas encore reçu. Si le double-transfert ne se fait finalement pas, les dirigeants phocéens risquent d'essuyer quelques moqueries. Mais est-ce une bonne raison pour signer aux conditions des Anglais ? Tout le dilemme est là. Au tout début de la rumeur Clinton Njie à l'OM, les avis étaient plus que partagés, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Est-ce parce que nous nous sommes tous résolus à le voir olympien en 2016-2017 que notre avis sur la question a changé ?