Fletcher : quand les Anglais se moquent de nous

La perfide Albion ne manque jamais l'occasion de se moquer de ses voisins français, sauf en matière de football où elle se livre régulièrement à des pillages en règle, notamment sur les jeunes espoirs qu'elle a beaucoup plus de mal à former. Un pillage d'autant plus aisé que le tarif du joueur tricolore est, généralement, beaucoup plus abordable que celui de ses propres jeunes pousses. Même chose pour les joueurs confirmés, sachant qu'un Payet anglais aurait valu quatre fois plus cher que les quinze millions déboursés par West Ham l'été dernier.

En revanche, le trajet inverse est beaucoup plus rare et donne parfois d'étranges opérations, plus ou moins entourées de succès. En la matière, l'OM a eu droit au meilleur comme au pire. Les improbables Tyrone Mears (2008-2009) et Chris Makin (96-97) en font partie, tout comme Laurie Cunningham (84-85), international et champion d'Espagne avec le Real Madrid, mais transparent sous le maillot blanc. L'OM a eu aussi droit au meilleur, avec Trevor Steven, transfert record des Glasgow Rangers en 1991, mais qui aura du mal à s'adapter au jeu français, et surtout le magicien Chris Waddle (89-92). Superstar du championnat anglais avec Tottenham, il deviendra un galactique sous le maillot Ciel et Blanc et l'un des plus grands joueurs de l'histoire du championnat de France. On n'oublie pas, non plus, le passage de Joey Barton (2013-2014), pas vraiment transcendant sur le terrain, mais en osmose totale avec un public et une ville qu'il chérit encore.

Reste le nouvel arrivant Steven Fletcher, adoubé par un tweet du même Chris Waddle hier lundi lors de l'annonce de son prêt. Même chose pour l'ami Barton sur le Phocéen, le considérant comme "un bon joueur qui dépendra toutefois des ballons que lui donneront ses partenaires". Le même Barton qui confiait quand même quelques heures plus tard à la BBC qu'il "voyait mal Fletcher comme un titulaire, dans une équipe qui ne joue qu'avec une pointe en la personne de Batshuayi".

Toujours est-il que ce transfert, ou plutôt ce prêt, fait jaser dans la presse britannique et les réseaux sociaux. Pour le Sun, ironique à souhait, il s'agit carrément de "l'événement du jour". "Alors que l'on voyait l'arrivée de Pep Guardiola comme le clou de cette journée, sont arrivés Steven Fletcher et son héros d'agent, plaisante le tabloïd. Il y a fort à parier que les fans marseillais se font une joie d'accueillir le grand Ecossais, après Chris Waddle, Tyrone Mears et Joey Barton !". Et le Sun de finir sur un cruel : "Même les plus cyniques n'auraient pu imaginer un tel transfert. Espérons juste que les Marseillais ne se sont pas trompés en croyant faire signer (son coéquipier) Jermain Defoe !".

Steven, à toi de clouer le bec à ces ingrats de Rosbifs !

I will drive Steven Fletcher to Marseille myself

— Harry Guyatt (@harry_guyatt) 1 Février 2016

Loving the magic of #DeadlineDay. Hearing about Steven Fletcher to Marseille is one of the most bizarre transfers going.

— Craig Hellings (@ItsAllCraig) 1 Février 2016