De nouvelles batailles OM/Lyon à ce mercato ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 11/06/2018 à 07:00
La rengaine est reconduite à tous les avant-matchs contre Lyon : si les matchs contre le PSG ont toujours une saveur particulière, du fait de l'histoire entre les deux clubs, les deux régions, et la fierté des supporters, le vrai choc de l'OM, désormais, ce sont les affrontements avec l'Olympique Lyonnais. A tous les étages, comme on n'a pu le constater tout au long de l'année, avec une lutte acharnée pour le podium en Ligue 1, des déclarations hostiles de Jean-Michel Aulas, Bruno Génésio, le tournant du championnat avec la victoire des Gones dans les dernières minutes au Vélodrome, les incidents qui ont suivi, les tweets de Jacques-Henri Eyraud, les décisions de la commission de discipline, ses rebondissements, et bien évidemment la finale de l'Europa League dans le tout nouveau stade lyonnais disputée par... l'Olympique de Marseille. Sans surprise, la rivalité ne va pas marquer une trêve pendant le mercato. Alors que l'OM se penche sur le profil de Lucas Verissimo, défenseur central brésilien recommandé par Grafite à Rudi Garcia, Florian Maurice se serait envolé au Brésil pour discuter avec son club, Santos. Les deux clubs seraient également à l'affût pour Jason Denayer, défenseur belge prêté à Galatasaray cette saison et évoqué maintes fois les précédents mercatos dans les deux écuries. Alors, vraie rivalité ou histoire vendue aux médias par des agents soucieux de faire monter les enchères ? Il y a de tout.
Très proche sportivement, les deux clubs sont opposés depuis vingt ans sur le marché des transferts. Cela a commencé avec l'entrée de Pathé dans le capital de l'OL, en 1999. Jean-Michel Aulas cherchait alors un avant-centre pour remplacer Marco Grassi. Ses conseillers avaient un favori, Ibrahima Bakayoko, plus aussi à l'aise à Everton qu'il ne l'était quelques mois auparavant à Montpellier. Mais lorsqu'Aulas a senti que le joueur attendait un appel de Courbis, il a préféré casser sa tirelire pour payer trois fois plus cher un ancien phocéen, Sonny Anderson, à Barcelone. Bakayoko a lui rejoint l'OM quelques jours plus tard sans changer le destin de son club comme ce fut le cas du Brésilien, alors qu'ils sont tous deux partis en Liga quatre ans plus tard. Depuis, les deux clubs se sont livrés de nombreuses batailles sur le marché des transferts, sans même parler des transferts interclubs, que ce soit l'épisode Hatem Ben Arfa où c'est la Ligue qui a dû trancher ou encore la tentative de débauchage de Franck Ribéry et le bras de fer gagné par Pape Diouf : Marseille a remporté un certain nombre de dossiers (Cyril Chapuis, Didier Drogba, Steve Marlet à son retour de Fulham, Benoît Pedretti, Karim Ziani, Nicolas Nkoulou après Monaco, Doria, Clinton Njie après Tottenham, Patrice Evra) mais Lyon en a eu quelques-uns aussi (Anthony Reveillère, Florent Malouda, Pierre-Alain Frau, François Clerc alors en fin de contrat, Arnold Mvuemba, Jérémy Morel). Quoi de plus logique alors que les deux clubs ont la même politique, avant tout recruter dans le championnat de France pour permettre à des éléments de se sublimer et d'intégrer pourquoi pas le haut niveau européen, et les mêmes objectifs : le titre, puis le podium avec les changements au PSG et à Monaco. Mais pour deux réussites (Drogba et Nkoulou), combien d'échecs, combien de joueurs surpayés dans le feu de l'action, des négociations, avec la peur de le laisser à l'ennemi ? Vincent Labrune peut en témoigner. Il y a quatre ans, en toute fin de mercato, il apprend qu'un prometteur défenseur brésilien est dans un avion pour la France et doit s'engager avec Lyon. Il fait des pieds et des mains pour le signer et rafle la mise avec sa surenchère. Aujourd'hui, l'OM en paie encore les frais puisque Doria, car c'est de lui qu'il s'agit, va très probablement revenir dans la catégorie des indésirables après son prêt de quelques mois en Turquie.
Ce mercato n'a d'ailleurs pas encore commencé que Lyon aurait déjà gagné deux batailles contre l'OM. Dès cet hiver, Léo Dubois et Martin Terrier ont signé un contrat avec les Gones alors que, paraît-il, l'OM était dessus. Sauf qu'à bien y regarder, c'est une fois que le joueur était en négociation avec les Rhodaniens que ses conseils essayaient de voir si Garcia, Zubizarreta et Eyraud n'étaient pas intéressés, au cas où... Et il est amusant de constater que pour un joueur qui va être sur le marché cet été, la même histoire est contée sous les manteaux, dans les rues de Marseille et de Lyon. Apparemment les clubs sont vraiment intéressés et font tout pour le faire signer à l'abri des regards. Un double storytelling qui rappelle que les ficelles dans ce jeu du mercato sont parfois grosses. Cela pourrait être le cas pour Denayer. Moins pour un autre défenseur, dont on ne parle pas encore, tout du moins dans les deux clubs. Kostas Manolas est en effet lié à l'OM depuis quelques semaines, au stade de la rumeur, Rudi Garcia appréciant grandement son ancien joueur et la Roma souhaitant faire une belle opération avec. Mais selon nos informations, Lyon, qui comptait récupérer 70 millions d'euros avec la vente de Fékir à Liverpool, se voyait bien en investir près de la moitié sur le défenseur grec ! La visite médicale du meneur de jeu à Clairefontaine a peut-être contrecarré les plans d'Aulas... qui pourraient se déplacer sur un autre terrain. "Si Lyon ne vend pas Fékir, ils vont peut-être devoir faire partir Ndombele à Paris ou à l'Inter et ils vont chercher à recruter comme l'OM au poste de milieu défensif" décrypte pour nous un agent qui connaît bien les deux clubs. Le défi pour les dirigeants de l'OM est de taille, il faudra peut-être cet été parvenir à être au moins autant attractif, sans Ligue des champions. De quoi ne pas donner de trop lourdes conséquences à cette fameuse confrontation perdue sur le terrain...