Romain Alessandrini vivrait ses dernières heures en tant que joueur de l'OM. Comme Lassana Diarra, Rolando ou encore Georges-Kévin Nkoudou, son départ aurait été acté par des dirigeants qui cherchent encore à faire rentrer de l'argent dans les caisses, malgré les ventes de Mandanda, Mendy, Dja Djédjé, Batshuayi, et les économies sur les salaires de De Ceglie, Manquillo, Nkoulou, Isla, Lucas Silva, Romao, Fletcher et Ocampos. D'ailleurs, à l'instar de Rolando, si le joueur n'a pas fait le déplacement à Palerme pour le dernier match de présaison de l'OM, c'est parce qu'il serait en instance de transfert. Après la Lazio Rome il y a quelques semaines, l'Olympiakos et Kansas City se seraient mis sur sa trace. De quoi terminer son histoire phocéenne après deux saisons contrastées et 57 matchs ? L'intéressé ne l'entend pas de cette oreille.
Invité du dernier mercatalk que vous pouvez retrouver en vidéo, son agent Yvan Le Mée assure que s'il y a une offre, elle sera étudiée, comme dans n'importe quel club, mais que le joueur n'attend pas forcément qu'elle tombe. Ce serait un euphémisme. Alessandrini entend bien réussir à l'OM. Bien conscient de ne pas faire l'unanimité, il veut connaître les joies de cette équipe si particulière quand ça tourne bien, quand l'équipe gagne, tout en y étant un acteur prépondérant, ce qui n'était pas le cas à l'époque de Marcelo Bielsa. Mais le joueur n'a pas oublié la folle ambiance contre Monaco (2-1), lorsqu'il rentre pour renverser le match avec un but et une passe décisive, pour peut-être la seule fois en quatre ans où l'OM a gagné une rencontre contre un adversaire plus fort sur le papier. Il ne veut donc pas partir, surtout qu'il a un repère supplémentaire à prendre en se fixant pour de bon à un poste : milieu offensif gauche. Dans le 4-2-3-1 de Passi, les hiérarchies aux postes se dessinent. L'axe devrait être pour Rémy Cabella avec un Maxime Lopez qui pousse derrière. A droite, Florian Thauvin est l'option numéro une, ne serait-ce peut-être parce qu'il va coûter 11 millions d'euros. Saîf Khaoui, qui a montré de bonnes choses en préparation, pousse derrière. Et pour le côté gauche ? Pour l'instant il y a Bouna Sarr. Le cinquième plus gros temps de jeu de la préparation de l'OM avec 433 minutes. Où il s'est montré sous un meilleur jour que lors de sa première saison phocéenne. Jouant simple, faisant vivre le ballon. Mais dans un 4-2-3-1, l'OM a besoin de joueurs décisifs sur les côtés, et cela ne semble pas vraiment être le registre de l'ancien joueur du FC Metz. Alors qu'Alessandrini a des statistiques qui parlent pour lui. La saison dernière, entre blessures et suspensions (il s'est pris deux cartons rouges), son ratio minutes jouées sur temps de jeu total de l'OM est d'à peine 36%. Le quinzième temps de jeu de l'effectif. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir mis 8 buts et d'avoir fait 4 passes décisives, ce qui en a fait le troisième au classement du combiné derrière Batshuayi et Nkoudou.
Oui, mais justement, Nkoudou n'est toujours pas parti. Le fameux deal avec Tottenham pour que Clinton Njié fasse le chemin inverse ne s'officialise toujours pas. Dans l'esprit de Franck Passi, si "GK" est à disposition, c'est lui qui devrait jouer, ne serait-ce que par rapport à ce qu'il a montré la saison dernière. Sauf que le joueur n'est pas au mieux, déjà physiquement avec une préparation passée entre le centre RLD à l'écart du groupe pro et la capitale anglaise en espérant que la situation se décante. Alessandrini, qui n'est pas allé à Palerme pour se soigner et être fin prêt pour le début du championnat, pourrait donc être considéré comme une meilleure option. Et c'est justement ce qui pourrait causer son départ. En défense centrale, l'OM ne cherchait pas forcément à se débarrasser du Portugais, mais à l'inverse d'un Doria par exemple, il avait des offres. A la fin du mois d'août, Alessandrini aura peut-être le tort d'être plus désiré sur le marché qu'Nkoudou. Le "numéro 11" comme aiment l'appeler ses détracteurs ne connaîtra peut-être pas d'histoire "à la Gignac", qui a retourné la plupart des fans de l'OM pour sa troisième saison après deux exercices où il était hué avant même d'entrer sur le terrain. Ce que l'on oublie souvent de préciser, c'est qu'à l'intersaison, juste avant la renaissance, Vincent Labrune avait proposé à Montpellier de prendre le joueur en prêt avec seulement 50% du salaire à régler pour succéder à Giroud. Bruno Carotti, le directeur sportif, avait préféré décliner la proposition qui avait les faveurs de Loulou Nicollin pour recruter Gaëtan Charbonnier et Emmanuel Herrera. Alessandrini aura peut-être besoin d'un coup de pouce similaire pour pouvoir donner une autre gueule à sa carrière olympienne.