MBia: "Déçu que ça se termine comme ça"

Désormais joueur des Queens Park Rangers, Stéphane Mbia a pris le temps de revenir sur ce transfert pour Le Phocéen.

Avant que l'enregistrement commence, il assure qu'il aurait préféré faire ses adieux aux supporters, au stade, en marge d'une rencontre ô combien symbolique à ses yeux, OM-Rennes. Le deadline du mercato anglais ne lui laissera pas cette opportunité. De quoi conserver le goût amer qu'il a déjà dans la bouche.

Le Phocéen : Stéphane, ça y est, tu as officiellement quitté l'OM, quel sentiment cela te donne ?

Stéphane Mbia : "J'ai beaucoup de regrets de ne pas avoir fini un travail commencé. Mais on sait très bien quelle est la difficulté financière qu'endure le club..."

Tu savais depuis un moment que le club avait besoin de vendre ?

S.M. : "Oui. Je ne suis pas le seul concerné. Le club nous a parlé de dégraissement, de vendre les gros salaires. "

Dans ces moments-là comment ça se passe, ce sont les dirigeants qui viennent te voir pour te dire il faudrait que tu partes, c'est leur discours ?

S.M. : "Non même pas, car c'est la patronne Margarita (Louis-Dreyfus) qui a fait savoir qu'il fallait vendre les gros salaires. José (Anigo) et Vincent (Labrune) m'ont fait part de ça. Ils m'ont dit que c'était peut-être possible que je quitte le club, car la patronne ne veut plus mettre d'argent, qu'il faut absolument baisser la masse salariale. J'ai compris, mais j'étais très déçu, car je m'étais dit qu'il fallait que je refasse une très bonne année avec Marseille, vu que je m'étais souvent blessé lors des deux dernières saisons, et aussi pour remettre le club où il était il y a un an en Ligue des Champions. Je suis juste un peu déçu que ça puisse se terminer comme ça."

Tu n'avais pas envie de partir ?

S.M. : "Comme je l'ai dit, je comprends José et Vincent. Ce n’est pas eux. Ils ont des ordres d'en haut. Ils exécutent tout simplement. Je ne leur en veux pas, je comprends tout à fait la situation. Si ça peut amener à la progression et à la reconstruction du club, c'est un message que je peux comprendre. Mais je suis déçu, car je n'ai pas terminé le travail que j'avais prévu de faire à Marseille."

Tu as des regrets ?

S.M. : "Oui pour cette saison, car j'avais fait une très bonne préparation. Dans le groupe on s'entendait super bien, c'était que du positif. Avec l'OM, j'ai presque tout gagné. Ce club m'a tout donné. J'ai eu la naissance de ma fille. C'est quelque chose que je garderais au fond de mon coeur. Le fait de savoir que je quitte le club, voilà, je suis un peu déçu."

Tu as toujours eu l'ambition d'aller plus haut ?

S.M. : "A l'OM, j'étais déjà dans un très grand club. Là, les circonstances font que j'ai la possibilité d'aller dans un autre championnat."

Taye Taiwo t'a parlé de QPR ?

S.M. : "Non, même pas. Je sais qu'il y a Djibril (Cissé) qui joue là-bas. C'est un grand joueur, ce n'est pas un hasard s'il joue là-bas."

Joey Barton fait le chemin inverse, mais il t'avait dit sur Twitter qu'il voulait que tu restes...

S.M. : "Ouais, c'est sympa. Il voulait venir à l'OM, car il sait comment ça se passe ici : ils aiment les mecs de tempérament, les mecs qui ne lâchent rien sur le terrain. Le plus important quand tu arrives ici, c'est d'avoir un bon état d'esprit. Le maillot de l'OM, de l'extérieur c'est beau, mais une fois sur le dos, il faut le mouiller."

Quel est le meilleur souvenir avec les supporters que tu gardes de ton passage à l'OM ?

S.M. : "Contre Rennes quand Lucho marque le but qui nous donne le titre. Cette ferveur-là... c'était super, c'était trop beau. C'est un moment que je n'oublierai jamais. Ça fait partie des moments les plus forts de ma vie. En plus, c'était contre Rennes mon club formateur. Jamais je n'oublierai. C'est pour ça que cette ville reste et restera la ville qui m'a adopté. Je suis très content d'avoir connu ça."

Tu vas continuer à suivre les résultats de l'OM ? Qui sera ton interlocuteur favori ?

S.M. : "Tout le monde, Steve (Mandanda), Ben (Cheyrou), le petit Abdullah. Je m'entends super bien avec tout le monde. L'année dernière et durant le stage cet été, il s'est créé encore plus d'affinités entre nous. Je compte les garder jusqu'à la fin de ma vie."

R.Ca. (avec R.C.)