Gravelaine : "Thauvin reste au-dessus du lot"

Le directeur sportif de Caen, Xavier Gravelaine, n'est pas que l'homme qui s'est montré intransigeant avec l'OM au moment de vendre N'Golo Kanté à l'été 2015. De 1996 à 1998, il a été le meilleur joueur du club phocéen, pour le début de l'ère Robert Louis-Dreyfus. Interview, lors du dernier Talk Show, que vous pouvez retrouver en vidéo.

Xavier, comment abordez-vous ce match à Caen alors que vous restez sur deux victoires au Vélodrome ? 

Xavier Gravelaine : "Le football évolue tellement... On a fait cet exploit contre Nice mais on vient avec beaucoup d'humilité au Vélodrome. Moi je n'y crois pas beaucoup à ce Marseille malade. A un moment donné, ça va se décanter. On y va avec cette optique de gagner à l'extérieur, comme toujours avec Patrice Garande, mais avec vigilance pour confirmer notre victoire contre le leader il y a quinze jours". 

Vous avez également joué à l'OM, deux saisons où vous avez été le meilleur buteur du club alors que l'on parlait plus d'autres joueurs. 

X.G : "Les six premiers mois étaient difficiles avec l'arrivée de Monsieur Robert Louis-Dreyfus et toute l'attente qu'il y avait dans ce grand club. C'était donc six mois délicats mais après pendant un an et demi, c'était exceptionnel, j'étais fait pour l'OM. J'ai participé au début de l'aventure. C'est vrai que j'étais le meilleur buteur mais le plus médiatique c'était Fabrizio Ravanelli. Je suis parti alors que l'équipe allait jouer la Coupe d'Europe. Mais ça fait partie des clubs phares qui m'ont marqué à vie. J'ai eu la fierté d'avoir porté ce maillot". 

Vous qui avez connu des moments pas faciles à l'OM, quel regard portez-vous sur Thauvin ?

X.G : "Des joueurs qui font basculer un match, il n'y en a pas cinquante. Et ce garçon, le jour où il va trouver la régularité, ça va être un très grand joueur. C'est facile en France, on colle des étiquettes mais je ne pense pas qu'il soit encore à son maximum. Dans un contexte délicat il montre qu'il a du tempérament, du caractère. Je pense qu'il faut le prendre comme il est et le faire bosser sur sa régularité, qu'il enchaîne plusieurs mois comme ça. En tout cas, même si le terme est un peu galvaudé, c'est un garçon qui mouille le maillot à chaque fois qu'il joue. Après attention, vous pouvez le mouiller à l'envers, il faut que ça s'inscrive dans un projet collectif, mais il reste quand même un joueur au-dessus du lot". 

Est-ce qu'on vous appelle encore le "Monchi du Calvados", comme vous avait surnommé Vincent Labrune à l'été 2015 ?

X.G : "Si j'avais travaillé à l'Olympique de Marseille, j'aurais agi de la même manière. Je défendais les intérêts de mon club et c'était en toute sympathie. Ca m'a fait beaucoup rire. C'est un compliment hein, même si je ne savais pas qui c'était au départ, il faut le reconnaître. On a eu la chance que ça se déroule bien derrière avec la proposition de Leicester, mais ça aurait pu se passer avec Marseille comme ça aurait pu se passer avec un autre club. Moi j'adore l'humour donc il y a aucun souci entre Vincent Labrune et notre club".