Exclusif : la réponse de Manu Amoros
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/01/2016 à 10:43
Hier mardi, lors du "Club Foot Marseille" sur France Bleu Provence, Pascal Olmeta évoquait la déliquescence du football français et le manque d'ambiance dans les stades. Des propos "cash" de la part de l'ancien portier marseillais, comme il en a l'habitude. Mais ce qui a interpellé les suppporters, c'est cette révélation lâchée au détour d'une phrase, concernant son ancien coéquipier dans cet OM de rêve du début des années 90, Manuel Amoros : "Déjà que tout va mal dans le football, si en plus on fait interdire de stade Vélodrome Manuel Amoros par le président, où on va ?".
Manu Amoros, légende du football français avec 82 sélections, considéré comme le meilleur arrière latéral du monde à son époque, et pilier de l'OM entre 1989 et 1993 (il est revenu une saison en L2 lors de la saison 95-96), serait donc persona non grata au Vél'. Pourtant, c'était lui qui avait accompagné Marcelo Bielsa durant plusieurs semaines au printemps 2014, lors de son repérage du championnat français. Les deux hommes étaient inséparables, au point que l'on pressentait Amoros comme l'un des adjoints de l'Argentin.
Que s'est-il passé, depuis, entre l'ancienne légende et les dirigeants olympiens ? Le Phocéen a posé directement la question à l'intéressé. Interview :
- Manu, on est surpris par la révélation de Pascal Olmeta. Que s'est-il passé ?
"Au stade, on a un espace réservé aux anciens joueurs qui s'appelle la Table des Légendes, et cet accès m'est effectivement interdit".
- Pourquoi ?
"Le lendemain du départ de Marcelo Bielsa, je participais à une émission sur OMTV que je devais animer tous les lundis. On est bien sûr revenus sur sa démission, et comme je l'avais accompagné la saison précédente et que je le connaissais très bien, j'ai un peu critiqué la gestion de ce dossier par le président. Dès le lendemain, on m'a signifié que je ne participerais plus à l'émission, et peu de temps après, pour le match OM-Lyon, on m'a téléphoné pour me dire que je n'étais pas le bienvenu, que je n'aurais pas mes places et que je n'étais pas admis à la Table des Légendes".
- Comment l'avez-vous encaissé ?
"Pour ce qui est du fait que l'on me retirait l'émission, ça peut se comprendre. On a le droit de critiquer les supporters, les joueurs, les entraîneurs, mais pas l'action du président. Moi qui étais très proche de Bielsa, je savais bien que Vincent Labrune avait une part de responsabilité dans son départ, et c'est ce que j'ai fait comprendre. Donc, pourquoi pas ? Mais m'interdire l'accès à la Table des Légendes avec les anciens joueurs, les entreprises, c'est décevant de la part du président. En fait, c'est Luc Laboz (directeur de la communication et des médias du club) qui a fait appeler l'attachée de presse du club pour me dire que je n'étais plus le bienvenu. Quand j'ai appelé Luc Laboz, il m'a dit qu'il fallait protéger le président. C'est comme ça...".
- En fait, vous avez contredit la version officielle qui voulait que Bielsa soit le seul et unique responsable de son départ ?
"Il n'est pas responsable à 100% de son départ, il faut arrêter avec ça ! Il y a des choses qui se sont passées, et on ne sait pas tout. Pour avoir passé énormément de temps avec lui, je sais des choses car j'avais sa confiance. Le président a sa part de responsabilité dans son départ".
- À cause de cette fameuse réunion à laquelle il n'a pas assisté ?
"Oui, mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi le recrutement. Soit-disant, on a recruté tous les joueurs qu'il souhaitait, mais vous l'avez vue, vous, cette liste ? Personne ne l'a vue. Il y a des joueurs qu'il voulait, mais il y en a aussi qu'il ne voulait pas".
- Vous en avez parlé avec votre ancien coéquipier Basile Boli, aujourd'hui proche de Vincent Labrune ?
"Non, je ne l'ai pas appelé. Ils m'ont exclu, et c'est à eux à m'appeler, s'ils le souhaitent. Encore une fois, si je veux aller au stade, je peux m'acheter une place, mais vu la qualité des matches cette saison, je préfère les voir à la télé (rires)".