Après quelques semaines de convalescence suite à un pépin de santé, Pierre Ménès est de retour, à quelques jours de la reprise de la Ligue 1. Proche des Bleus, l'occasion était belle de lui demander son avis sur les paris Lassana Diarra et Abou Diaby, mais aussi sur les perspectives olympiennes. Interview :
- Pierre, que penses-tu du risque pris par l'OM avec Abou Diaby ?
"C'est un pari qui, comme tous les paris, a le mérite d'être tenté. C'est un joueur fantastique, vraiment fantastique, mais il accumule les blessures depuis plusieurs saisons".
- Un talent trop fragile pour la Premier League ?
"C'est vrai que quand tu le vois en short, c'est pas Schwarzenegger, mais s'il arrive à se retaper... Maintenant, ça ne se fera qu'avec un entraînement personnalisé et médicalisé".
- Tu l'as connu à son top en équipe de France ?
"Je me souviens d'un match que la France avait gagné en Bosnie. Il avait été de loin le meilleur joueur du match et je lui avais dit 'Si tu le veux, cette équipe elle est à toi'. De son côté, Laurent Blanc me disait que ce type avait du velours dans les pieds, et quelques années plus tard Didier Deschamps partageait cette analyse. Malheureusement, ses soucis l'en ont empêché, même si son hygiène de vie n'a jamais été en cause".
- Cela te semble jouable ?
"Je ne sais pas si c'est jouable, mais je l'espère car c'est un joueur que j'adore. Si on peut revoir un bon Diaby, ce sera super pour l'OM et super pour la Ligue 1".
- Et le pari Lassana Diarra ?
"Il a fait beaucoup de clubs. Tout est parti de son impatience à Arsenal, où il trouvait qu'il ne jouait pas assez au bout de six mois. Il a fait Chelsea, Portsmouth, le Real... c'est après que c'est parti en cacahuètes avec des choix plus financiers qu'autre chose. Maintenant, il a besoin de jouer mais il n'est pas usé. C'est un joueur très intéressant sur le plan physique. Je n'étais pas très emballé avec l'équipe de France, mais ce n'était pas de sa faute. Domenech s'entêtait à faire jouer Diarra avec Diarra (Alou). Cela faisait un Diarra de trop sur le terrain avec deux joueurs très défensifs en même temps. Mais il peut jouer partout au milieu, voire latéral s'il le faut. Là encore, c'est un coup à tenter, mais avec beaucoup moins de risques qu'avec Abou".
- En général, que penses-tu du mercato marseillais ?
"J'espère que le mercato n'est pas fini dans le sens des arrivées. En revanche, du côté des départs, il faut stopper l'hémorragie. Si Nkoulou et Mandanda partaient, ce serait plus que problématique car l'équipe s'est déjà appauvrie sur le plan offensif. Ayew et Payet sont deux très grosses pertes. Sinon, j'ai vu jouer deux fois Manquillo avec Liverpool la saison dernière. Il a fait un très bon match et l'autre pas terrible. Et puis il y a ces pistes sud-américaines qui s'allument et s'éteignent... J'espère qu'il y aura de vrais renforts".
- Un joueur peut tirer son épingle du jeu cette saison ?
"Je crois beaucoup en Florian Thauvin, depuis le début. J'en ai encore discuté avec lui, il veut vraiment réussir ici. il n'a jamais voulu aller à Newcastle, par exemple. Je trouve ça assez sain comme attitude, à l'heure où tout le monde se barre en Angleterre. Même si on ne peut pas les critiquer, c'est la NBA là-bas...".
- Pour finir, tu situes l'OM à quel niveau ?
"ils joueront le podium, évidemment. Lyon a fait une saison formidable mais ils restent très jeunes, on l'a vu lors de leurs matches amicaux, et ils joueront la LDC. Monaco a changé énormément de joueurs, mais ils seront là. Mon joker, ce sera Bordeaux, j'y crois assez".