Bernès dit tout sur la situation de Florian Thauvin

Au début de l'année, Florian Thauvin est passé sous pavillon Jean-Pierre Bernès, l'agent de nombreuses stars du football français. Une décision assez peu étonnante, puisque l'ailier marseillais vient de réaliser une saison le plaçant tout en haut du panier des meilleurs attaquants du championnat et même d'Europe, avec des statistiques impressionnantes (26 buts, 18 passes décisives). De quoi se frayer une place dans les 23 pour la coupe du monde, mais aussi alimenter la rubrique rumeurs du mercato, avec une incertitude sur son avenir olympien. Une incertitude déclenchée il y a peu, lorsqu'il avouait regretter la non-qualification de l'OM en Champions League.

Nous avons longuement évoqué tous ces sujets avec Jean-Pierre Bernès, pas mécontent d'avoir récupéré le Phocéen d'Or 2018. Interview :

On imagine votre satisfaction de travailler avec Florian Thauvin, au vu de ses performances avec l'OM...

Jean-Pierre Bernès : "Oui, il sort d'une grande saison avec de très belles statistiques. Une saison récompensée par une place dans les 23 pour la coupe du monde. Je lui conseille de profiter de ces moments, car dans une carrière, cela n'arrive pas souvent".

En parlant de carrière, elle a connu un gros coup d'arrêt lors de son départ à Newcastle, et même avant, avec des hauts et des bas à l'OM. Avez-vous été surpris par sa capacité à renverser la tendance lors de son retour à Marseille ?

JPB : "Tout à fait, car c'était loin d'être évident. Moi qui connais l'OM et les difficultés pour s'y imposer, il faut avoir énormément de caractère. À l'époque, il est un peu parti par la petite porte, et revenir pour s'imposer de cette manière, très peu de joueurs sont capables de le faire. Cela mérite beaucoup de respect et c'est dû à une forte personnalité. À l'OM, il ne suffit pas de recruter de bons joueurs, il faut aussi de gros caractères et ce qu'a fait Florian doit être apprécié à sa juste valeur".

Insister pour revenir à l'OM après un échec, cela vous rappelle quelqu'un, non ?

JPB : "Absolument. On pense à Didier Deschamps, qui était parti à Bordeaux après une saison décevante à l'OM et qui a insisté pour revenir la saison suivante alors que tout le monde était sceptique. Il tenait absolument à s'imposer à l'OM et on connait la suite. Je souhaite à Florian de faire de même (rires). Mais, réussir à retourner le public marseillais comme Flo l'a fait, c'est vraiment quelque chose d'impressionnant".

Pourquoi s'est-il planté en Angleterre ? En avez-vous parlé ?

JPB : "Disons que Newcastle n'était peut-être pas le meilleur choix de club, avec pas mal de problèmes et des entraîneurs qui changent fréquemment. Et puis il n'est jamais facile de s'imposer à l'étranger, il n'y a pas de garanties. Dans les très grands clubs, il y a des structures et une organisation qui mettent les joueurs dans les meilleures conditions, alors qu'ailleurs, on peut vite se sentir perdu. Pour peu que les résultats sportifs soient mauvais, on se retrouve en difficulté, surtout les étrangers".

Pour en revenir aux Bleus, êtes-vous surpris par le très faible temps de jeu de Florian par rapport aux autres attaquants du groupe ?

JPB : "Déjà, l'important, c'est d'y être. Il est dans les 23 meilleurs joueurs français et beaucoup rêveraient d'être à sa place. Il doit considérer comme un honneur de porter ce maillot et de participer à la plus grande compétition internationale de football. Après, il est vrai qu'il ne joue quasiment pas, mais on ne sait pas comment va se dérouler la compétition, beaucoup de choses peuvent arriver et il se tient prêt. Connaissant son état d'esprit, je sais que Florian apprécie d'être là et qu'il ne fera pas d'histoires. Je sais aussi que Didier sait gérer les joueurs qui ont moins de temps de jeu, ce qui est très important".

On peut dire qu'il s'en est fallu d'un rien pour que cela change, avec sa reprise de volée détournée par Sirigu face à l'Italie (3-1) il y a dix jours...

JPB : "Oui, effectivement, ça se joue à quelques centimètres. C'est une action où on retrouve son improvisation, il ne se pose pas de questions".

On sait que Florian est convoité - on parle de l'Atlético, de Tottenham, du Bayern - et lui même a récemment déclaré qu'il regrettait que l'OM ne soit pas qualifié pour la Champions League. Était-ce un message de sa part ? Peut-on craindre un départ ?

JPB : "Non, cela fait partie du football, on sait très bien que les vérités d'un jour ne sont pas celles du lendemain. Il est déjà dans un très grand club qui vient de jouer une finale de coupe d'Europe et qui a une très grande visibilité, même si la Champions League est la compétition de référence et que tout le monde veut la jouer. De plus, il est très bien entouré avec un grand entraîneur qui l'a fait progresser et les dirigeants sont sérieux. Il ne faut pas croire qu'à l'étranger, la visibilité est plus importante qu'en France, surtout avec l'OM. Après, s'il doit y avoir des discussions, elles se feront en bonne intelligence, mais ce n'est pas du tout un sujet aujourd'hui".

On parle quand même de l'Atlético, du Bayern, des clubs de très grande dimension...

JPB : "Oui, ce sont des clubs du top 10, mais à l'heure qu'il est, il n'y a pas du tout de contacts au sujet de Florian".

On parle aussi d'une nouvelle renégociation de contrat avec l'OM ?

JPB : "Là non plus, ce n'est pas un sujet. Aujourd'hui, les informations partent dans tous les sens, et il en sort une nouvelle tous les jours. Si on commence à les commenter, on donne du sens à de mauvaises informations. Florian est concentré sur l'équipe de France, et il est sous contrat avec un grand club européen, et il n'y a rien d'autre à dire".