Pleinement satisfait du point ramené par ses troupes du Vélodrome, et plus généralement du retour de son OL au sommet du football français, Jean-Michel Aulas occupe le terrain. Sur Twitter évidemment, où il rafale avec un plaisir non dissimulé, y compris pour commenter les coulisses des après-matches. Mais aussi lorsqu'on l'appelle et qu'il a quelques minutes à consacrer au Phocéen, confortablement installé dans un siège de première classe du TGV qui le ramène de Paris vers la capitale des Gaules. Le match à Marseille, le but refusé, la vidéo, son ami Labrune, son intérêt soudain pour Gignac... Il n'écarte aucun sujet, mais ne perd jamais le contrôle. On le soupçonne même de prendre un malin plaisir à répondre à des Marseillais au sortir de son hold-up au Vél'. Du Aulas dans le texte. Interview :
Le Phocéen : Président, avouez que vous avez eu chaud au Vél' dimanche !
"L'OM m'a fait grosse impression, comme au match aller, avec beaucoup de pressing, une volonté de transpercer les lignes et un Imbula étincelant. Mais, de notre côté, avec une équipe très jeune, on s'est quand même créé six occasions. L'OM a été supérieur sur le match, mais sur la fin, je voyais un Bielsa qui rameutait ses troupes pour ne pas prendre de but, car on aurait pu gagner."
- Vraiment ?
"On a retrouvé le Marseille du match aller, en terme de qualité de jeu, et j'ai été rassuré par notre capacité à résister contre ce très bon OM. Mais si on avait eu un Alexandre Lacazette dans un jour de réussite, je pense aussi qu'on aurait battu l'OM."
- Le but refusé, faute d'arbitrage ou pas ?
"Sur ce but refusé, ou non accordé, c'est évidemment difficile à admettre quand on est l'équipe qui en est victime, et qui, surtout, dominait. Après, dans l'analyse elle-même, il y avait faute d'Ocampos sur le gardien. Peut-être que l'arbitre, dans son inconscient, n'a pas validé le but à cause de ça (rires)."
- Vous souhaitez l'arrivée de la Goal Line technology en Ligue 1 ?
"J'ai vu le président de la Ligue ce matin à ce sujet. J'aimerais qu'on accélère la décision, soit en utilisant la technologie agréée par la FIFA (utilisée en Premier League), soit une autre, par exemple la caméra de Canal Plus au dessus du but. C'est beaucoup moins cher et c'est efficace dans au moins 95% des cas. J'ai demandé à ce qu'on l'inscrive au prochain conseil d'administration de la Ligue."
- Puisqu'on parle technologie, vous tweetez beaucoup en ce moment, notamment pour allumer votre ami Vincent Labrune !
"Je respecte beaucoup Vincent, je l'adore dans sa façon de communiquer, car il est beaucoup plus jeune que moi, et il a les qualités et les défauts de sa jeunesse. Mais comme je l'ai dit sur Twitter, il aurait mieux fait de se taire, car il a attiré bêtement l'attention sur la réaction de Dimitri Payet."
- Vous aimez tellement Labrune que vous voulez l'emmener avec vous au Conseil de l'Éthique (il est convoqué fin mars pour ses propos sur l'arbitrage de Lyon-PSG) !
"Quand j'ai voulu aller saluer l'arbitre avant de partir, j'ai trouvé Vincent près du vestiaire des arbitres, avec notamment M. Garibian, qui est le patron de l'arbitrage... Moi, je veux bien être gentil, mais je ne me laisse pas allumer sans réagir ! Mais, je fais ça plus sur le ton de l'amusement que de la polémique."
- Vous avez dit récemment que vous aimiez beaucoup André-Pierre Gignac...
"J'ai dit ça pour obliger Bielsa à le titulariser (rire), car je trouvais injuste qu'il ne joue plus. Mais j'aime beaucoup Gignac. C'est le meilleur joueur de Marseille..."
- Vous savez qu'il est en fin de contrat ?
"Bien sûr que je le sais. Si on avait les deux meilleurs buteurs français dans le même club, ce serait pas mal, non ? Je ne sais pas si j'ai les moyens, mais si on a la chance de jouer la Champion's League, comme l'OM d'ailleurs, une attaque Gignac - Lacazette avec Fekir en numéro 10, on ne pourrait pas faire beaucoup mieux !"
- Vous êtes en train de nous dire que vous pourriez vous positionner ?
"Passer de l'envie à la décision, je ne sais pas si on aurait les moyens. C'est plus de la réflexion, mais ces trois-là ensemble, c'est quand même très complémentaire. On peut toujours rêver, mais ça restera entre vous et moi !"