Alonzo : "S'il y a une possibilité de battre Paris, c'est cette semaine"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/10/2018 à 07:00
Demain dimanche (21h), l'OM a une énorme occasion de se racheter de son match piteux face à la Lazio de Rome jeudi dernier (1-3). On peut même dire que les Olympiens n'ont pas grand-chose à perdre face à un PSG qu'ils n'ont plus battu depuis sept ans (novembre 2011), dans un Vélodrome plein et prêt à bouillir, à condition bien sûr de tout donner. Reste à savoir s'ils en sont capables, trois jours après avoir montré de sérieuses limites face aux Italiens. Le Phocéen a posé la question à un grand habitué de ces Classiques, puisqu'il en a disputé sous les deux maillots. Il s'agit de l'ancien gardien olympien et parisien Jérôme Alonzo, aujourd'hui consultant sur La Chaîne L'Equipe. Interview :
Jérôme, comment vois-tu cet OM-PSG, trois jours après ce match très compliqué face à la Lazio ?
Jérôme Alonzo : "J'ai joué beaucoup de Classiques dans les deux camps, et je sais ce que cela implique pour les Marseillais. Si je ne pense pas que le jeu de l'OM puisse s'améliorer en trois jours de manière significative, je suis prêt à parier que les Olympiens vont montrer beaucoup plus en matière d'orgueil et de combativité pour inquiéter Paris".
Le PSG qui n'est pas au mieux non plus, après leur match nul chanceux en Champions League face à Naples ?
JA : "Absolument, même s'ils ont réussi à décrocher le nul, ils ont quand même pris une claque. De son côté, face à la Lazio, l'OM a vu l'écart qui le séparait du haut niveau européen. Il faut savoir si les Marseillais auront la force dimanche soir de montrer les vertus morales qu'on leur connait depuis que Rudi Garcia est là. Dans le jeu, honnêtement, je n'y crois pas beaucoup, en revanche, dans le combat, l'abnégation et la discipline, j'y crois".
Tu parles de la force mentale de l'équipe, mais face à la Lazio, on n'a pas vu grand-chose de ce côté-là ?
JA : "C'est vrai, et pour moi, c'est la première fois que je sens une démission chez eux. Mais, inconsciemment, il y a des sensations que seuls les sportifs connaissent. J'ai l'impression qu'ils se sont dit au bout d'une heure qu'ils n'y arriveraient pas et qu'ils en ont mis un peu moins. Je ne dis pas que c'est le cas, mais ça peut arriver. Vu le classement en Europa League, je ne pourrais pas les blâmer s'ils se sont dit 'on ne va pas se cramer car il y a un match énorme dimanche'. C'est possible et ça ne me choquerait pas".
Si Paris s'est fait bouger face à Naples, l'OM est-il capable de faire aussi bien que les Italiens ?
JA : "Pour avoir vu tous les matches du PSG cette saison, s'il y a une possibilité de les battre, c'est bien cette semaine. Je n'ai pas parlé avec eux, mais ils ont peut-être pris un coup sur la tête. Ils sont quand même passés à une minute de l'élimination en poule de Champions League. Dans un match de très haut niveau, on voit qu'ils sont un peu légers au milieu, qu'ils n'ont plus vraiment de profondeur de banc et surtout qu'ils sont souvent absents lors des premières mi-temps. Donc, il n'est pas utopique de penser que l'OM peut les inquiéter en appuyant là-dessus".
Il y a quand même un écart de classe entre leur attaque et celle de l'OM...
JA : "Bien sûr, c'est pour ça que je parlais d'orgueil au début. S'il faut mettre une pièce, à "méforme égale", je parie quand même sur Paris. D'autant que Thauvin a été blessé, et que sans lui, l'OM n'est pas la même équipe. Sans un grand Thauvin et sans un grand Payet, c'est compliqué. Après, devant, j'adore Valère (Germain) parce qu'il a fait briller de grands attaquants comme Falcao à Monaco ou Ben Arfa à Nice. Mais il a du mal à exister dans le schéma actuel de l'OM, comme Mitroglou. En fait, c'est un peu du bricolage devant, et bricoler contre Paris, c'est chaud".