Entre reconstruction et reconquête, l'avenir de l'OM est en question à l'aube de la nouvelle saison. Quels choix pour Baup ?
Entre reconstruction et reconquête, l'avenir de l'OM est en question à l'aube de la nouvelle saison. Quels choix pour Baup ?
Le changement, c'est maintenant ? L'OM est-il devenu un club normal ? Une chose est sûre, le train de vie élevé des années précédentes appartient désormais au passé. Pour éviter de dérailler, la direction de l'OM est obligée de "réduire la voilure" comme l'a indiqué Vincent Labrune jeudi, lors de la présentation du nouveau commandant de bord, l'expérimenté Élie Baup. Avec lui, l'OM ne naviguera pas à vue dans une Ligue 1 qu'il connaît parfaitement.
"Nous avons reçu bien des CV, Eriksson, Schuster, Scolari ont été proposés. Nous aurions pu choisir un nom ronflant, mais, aujourd'hui, le club est en phase de reconstruction. Élie Baup s'est imposé comme une évidence. C'est un mec carré, il a la même approche que nous, il a intégré nos enjeux et nos contraintes" dit Labrune dans Le Parisien de vendredi. Les contraintes, c'est vrai qu’elles sont nombreuses. Le président marseillais les a exposées jeudi : "On a le mérite d'être totalement transparent sur l'état des finances du club, se félicite-t-il, on ne finit pas 10e sans conséquence financière. On subit une baisse des recettes liées aux droits TV, au sponsoring, à la billetterie avec le stade en travaux. On a la chance que Margarita ait fait des efforts colossaux devant la DNCG, sinon on ne serait pas là en train de vous parler".
Du coup, c'est vrai que lorsque l'on s'y penche de plus près, Baup avait vraiment tout du profil idoine : expérimenté (plus de 500 matchs de L1), français (l'OM voulait un coach francophone), il était libre, et n'a donc pas été exigeant financièrement, pas plus qu'il n'a rechigné d'accepter un staff déjà en place ainsi qu'un projet sans moyen financier. En plus, il est en froid avec Jean-Pierre Bernès, l'agent de Deschamps, et accessoirement centre des crispations de José Anigo.
Le directeur sportif de l'OM reprend ainsi des couleurs après sept mois passés au placard. Lorsqu'un journaliste l'a titillé jeudi en lui disant 'alors, vous revenez sur le devant de la scène, vous avez encore gagné ?', Anigo esquive la polémique : "J'ai gagné quoi ? Je n'ai pas l'impression de revenir sur le devant de la scène, ça, c'est vous qui le dites. Moi, ces sept derniers mois, j'ai toujours été là, j'ai travaillé tous les jours, sauf que je ne faisais plus les déplacements avec l'équipe, mais j'étais sur d'autres projets missionnés par le président." Anigo attendait dans l'ombre. "En fin de saison, on fera les bilans tous ensemble. J'ai hâte d'y être" disait-il en avril.
Deschamps écarté, la marge de manoeuvre d'Anigo s'élargit. C'est ainsi par son réseau qu'il a fait venir Baup, l'agent de Valbuena, Christophe Hutteau, ayant joué les intermédiaires. C'est par son réseau, en étroite collaboration avec Baup, que les futurs Olympiens seront recrutés cet été. On aime ou on n'aime pas, mais Anigo a cet atout d'être davantage en phase avec la nouvelle politique du club, centrée sur les ressources internes, faisant la part belle aux joueurs en devenir.
C'est pour cela que 12 jeunes du centre de formation ont été intégrés à l'équipe pro en stage en Suisse, en attendant le retour des internationaux. C'est pour cela que les dirigeants comptent aussi sur l'effectif actuel. Pourtant, c'est ce même groupe - que tout le monde avait jugé trop limité au niveau du mental et de la quantité - qui a fini 10e du dernier championnat. Mais les dirigeants misent sur un nouvel état d'esprit, libéré par la fin du conflit Deschamps/Anigo, pour retrouver une unité nécessaire pour que cette équipe 're)donne la pleine mesure de son talent.
Est-ce que tous les joueurs vont adhérer à ce nouveau discours ? On peut se poser des questions sur ceux qui étaient proches de Deschamps. D'autant que l'OM doit faire une ou deux ventes, même si l'économie réalisée sur l'ensemble du staff technique (Deschamps, Stéphan, Dehon et Pintus) n'est pas négligeable. La redistribution des cartes passera bien évidemment aussi par les choix de Baup. Déjà, de par son schéma tactique, lui qui a été un fervent adepte du 4-4-2 avant de se rediriger vers un 4-5-1, avec une pointe alimentée par des milieux relayeurs. "Ce sera à minima une saison de reconstruction et à maxima de reconquête" a lancé Labrune. Alors, qui est partant pour ce projet ? Petite revue d'effectif...
Steve Mandanda Rod Fanni César Azpilicueta Jérémy Morel Nicolas Nkoulou Souleymane Diawara Stéphane Mbia Alou Diarra Charles Kaboré Benoît Cheyrou Morgan Amalfitano André Ayew Mathieu Valbuena Jordan Ayew André-Pierre Gignac Loïc Rémy |