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Saison

Labrune, changement de braquet ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 02/05/2014 à 14:50

Labrune, changement de braquet ?Labrune, changement de braquet ?

Vincent Labrune abat-il l'une de ses dernières cartes en offrant à M.Bielsa les pleins pouvoirs pour incarner le nouveau projet Olympien ? Quid du projet Dortmund ?

Dans quelle mesure l'arrivée de Marcelo Bielsa va t'elle influer la stratégie globale de Vincent Labrune ?

Fort d'une enveloppe de 40 millions d'euros pour élaborer son recrutement l'été dernier, résultat d'une saison de transition parfaitement orchestrée avec retour à l'équilibre économique et qualification en Ligue des Champions, le président de l'Olympique de Marseille annonce la naissance du projet "Dortmund" :

"Le Borussia Dortmund est l’exemple le plus parlant. Voilà un club qui avait 80 M€ de budget il y a six ans et qui, aujourd’hui, engrange plus de 300 M€ de recettes et se trouve en situation de concurrencer le Bayern aussi bien sur le plan sportif que sur le plan financier. Mais ces politiques alternatives prennent un peu de temps."

Du temps à Marseille, ce n'est pas la chose qu'on obtient facilement. La patience n'a jamais été la qualité première des supporters, qui très vite, comprennent que la délicate émulsion entre cadres proclamés et joueurs en devenir ne se fera pas.

Florian Thauvin, Gianneli Imbula, Mario Lémina, Benjamin Mendy rejoignent le club sous le regard plutôt enthousiaste des observateurs et des supporters, venant illustrer habilement cette nouvelle stratégie. Malheureusement, les résultats ne suivent pas. Pire encore, le constat est sans appel, le club n'accompagne cette belle idée d'aucun projet technique, et ne tient pas en Elie Baup, l'homme censé être capable d'incarner cette nouvelle philosophie. Autre différence fondamentale, la défaillance du centre de formation, incapable de pouvoir faire éclore, depuis trop longtemps déjà, un jeune du cru de niveau international. Enfin, l'OM ne possède pas non plus de filière permettant au Borussia -qui peut compter sur celle polonaise par exemple- de dénicher quelques perles à moindre coût, tel que Lewandowski.

Robert Louis Dreyfus avait en son temps, émit le rêve de faire de son OM, le "Bayern du Sud". La métaphore était séduisante également, mais elle ne s'est jamais matérialisée, de quoi se demander si les modèles allemands ne doivent pas être définitivement écartés.

Marcelo Bielsa, la révolution commence ?

En difficulté, Vincent Labrune décide aujourd'hui de faire appel au technicien argentin surnommé "El loco". Jouissant d'une forte cote de popularité auprès des supporters, Marcelo Bielsa peut-il incarner le renouveau espéré ?

La promesse de changements multiples et très attendus au sein même de l'organisation du club, la réputation de dictat du technicien argentin aux méthodes très exigeantes peuvent-elles rendre à l'Olympique de Marseille son lustre d'antan ? Peuvent-elles ramener une certaine crédibilité, un sentiment de professionnalisme à tous les étages, et surtout foi et ferveur chez les supporters qui ne demandent qu'à vibrer de nouveau, si seulement ils pouvaient s'identifier à un collectif animé des valeurs fondamentales et historiques du club, le combat, la hargne, la Grinta ?

Ces valeurs-là, Bielsa les incarne. Sa réputation le précède. Il est attendu comme le Messie. On peut le dire. Par Vincent Labrune, qui abat certainement l'une de ses dernières cartes, mais également tout un peuple avec lui. Il ne lui sera pas demandé de terminer devant les ogres monégasques et parisiens, mais de redonner aux supporters l'envie et la joie de se rendre au stade Vélodrome, d'élaborer une véritable stratégie, de s'entourer d'un staff compétent et indiscutable, et d'utiliser ses réseaux, qui faisaient jusqu'à présent terriblement défaut.

Marcelo Bielsa aime s'appuyer sur des jeunes joueurs, techniques, animés d'une soif d'apprendre, sans réticence à l'investissement et au don de soi. Il aime les façonner, leur inculquer sa vision du football avec une intransigeance et une sévérité qui laissera peu de place à la nonchalance que l'on a pu observer cette saison que ce soit en match ou à l'entrainement. En ce sens, il peut enrichir le plan initial du président olympien en s'appuyant sur des joueurs en devenir et pas forcément des stars, manque de moyen oblige.

À Marcelo de jouer à présent (à condition que sa signature intervienne enfin...). À lui, d'utiliser son réseau pour apporter sa touche sud-américaine ; de faire de ceux que les supporters marseillais ont appelés affectueusement "leurs chèvres" en cette fin de saison, des "taureaux argentins", fiers et belliqueux ; d'administrer à cet effectif de l'expérience, des patrons, des leaders techniques et collectifs, un par ligne, entend-on de-ci, de-là.

Vincent Labrune sait que cela peut fonctionner. Nous y croyons aussi. Transformer les projets allemands, ils mutent en projet argentin. Labrune s'adapte, il a raison. La seule filière française au niveau talent ne pouvait suffire. Ne dit-on pas que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis ? En tout cas, l'image du pays de "Diego" a toujours collé parfaitement à l'identité marseillaise. Les supporters aiment ce rapprochement. Mais Vincent Labrune sait aussi qu'il s'agit là de la dernière chance pour lui de devenir un grand président. En cas de nouvel échec... On n’y pense même pas.