Le président de l'OM a trouvé le moyen de ne pas être obligé de céder aux conditions de son entraîneur. Et pour cela il attend.
Sévèrement critiqué par ses prédécesseurs (lire ici), Vincent Labrune n'entend pas jeter l'éponge facilement. Le président de l'OM veut montrer qu'il sait lui aussi mener des négociations habiles. Son immobilisme des derniers jours n'était par exemple pas dû au hasard, il est en passe de se retrouver en position de force au moment de rencontrer Didier Deschamps pour évoquer son avenir.
La fameuse réunion au sommet entre les deux hommes et Margarita Louis-Dreyfus aurait dû se tenir dimanche. Elle a été repoussée, le président arguant que ce n'est pas l'absolue priorité. De quoi amener certains, au sein même du club, à se poser des questions : pourquoi ne pas régler au plus vite le cas de l'entraîneur et ainsi se projeter définitivement sur la prochaine saison ? Pourquoi ne pas profiter du timing et du suspense pour la liste des 23 Bleus pour prendre une décision sans se retrouver à la une de tous les médias nationaux ?
Labrune a préféré jouer la montre pour une bonne raison. Il ne s'en cache pas, il souhaite continuer avec Deschamps et avec Anigo. Or, sur la fameuse feuille de route de l'entraîneur, plus qu'une question de moyens, c'est la mise à l'écart du directeur sportif qui est réclamée. En prenant soin de toujours rester évasif mais en précisant qu'il était encore sous contrat pour deux ans (voir la vidéo), le Basque travaillait sa côte auprès des autres clubs tout en ne se mettant pas en porte-à-faux à Marseille. Mais les pistes qu'il possédait sont en train de se boucher une à une : Valence a choisi Pellegrino pour succéder à Emery. Dunga tiendrait la corde à la Lazio alors que Zeman est en pôle à la Roma. L'Inter Milan ne changera d'entraîneur que si Laurent Blanc ou Fabio Capello sont sur le marché, Liverpool n'est plus très loin de donner les clés de l'équipe au coach de Wigan, Martinez. Quant à Chelsea, Di Matteo ne peut partir que pour laisser sa place à Pep Guardiola. Même Monaco a trouvé chaussure à son pied en la personne de Claudio Ranieri.
Lorsque le président de l'OM recevra son entraîneur, il saura donc pertinemment que celui-ci ne pourra plus vraiment brandir la menace d'un départ. Il n'aurait pas pu en être aussi sûr il y a quelques jours de cela.