L'éveil des patrons

Ils avaient baissé pavillon contre Lyon, comme un symbole, ils se sont repris avec caractère et classe quatre jours plus tard à Brest : Joey Barton et Souleymane Diawara, respectivement double passeur décisif et buteur, ont démontré qu'ils pouvaient assumer ce rôle de leader qui fait défaut à l'équipe d'Élie Baup cette saison.

La thèse de l'accident contre Lyon est donc privilégiée pour ces deux joueurs encore en phase de reprise : "Quand tu t'arrêtes huit mois de jouer au foot et tu fais trois matchs au haut niveau, tu vas voir au 3e match dans quel état tu es : c'est exactement ce qu'il s'est passé pour eux contre Lyon" estime Christian Cataldo, le président des Dodger's. "Physiquement, ils n'ont pas suivi, alors que ce sont des joueurs qui justement misent beaucoup sur leur physique" rajoute-t-il. Si l'on peut effectivement relativiser leur jour sans face aux Lyonnais, on peut alors également tempérer leur performance face aux Brestois : "Ce n'est pas la même opposition non plus, Brest ce n'est pas Lyon. Benschop ce n'est pas Gomis" souligne notre consultant Christophe Champy.

Mais ce n'est pas un hasard de voir Barton et Diawara impliqués sur le premier but de l'OM à Brest. Ils montrent sur le terrain la voie à suivre, l'exemple à leurs coéquipiers. D'autant qu'ils vont monter en puissance au fil des matchs, quand certains cadres commencent à s'essouffler, à l'image de Benoît Cheyrou, dont l'indisponibilité sur les quatre ou cinq matchs à venir va peut-être lui être bénéfique, comme l'a été la suspension de deux matchs de Morgan Amalfitano, très en jambes pour son retour à Brest.

Sans parler de récupérer le brassard, comme le veulent certains supporters marseillais, Barton et Diawara peuvent suppléer Steve Mandanda dans son rôle de capitaine sur le terrain. Car le manque d'autorité du gardien marseillais se reflète notamment sur les corners. "C'est une question de caractère, assure notre analyste Fabrice Céleschi, Mandanda n'est pas un combattant dans l'âme, il a d'autres qualités, mais vu tous les problèmes qu'on a sur les coups de pied arrêtés, on a besoin de lui en ce moment, il faut vraiment qu'il sorte sur ces ballons aériens."

Sur le plan du mental, Barton et Diawara vont donc apporter ce plus qui manquait ces derniers temps à l'OM, celui qu'apportait par exemple un André-Pierre Gignac lors du magnifique début de saison de l'équipe, et celui qu'est en train de retrouver André Ayew. "Gignac était un leader au niveau de l'enthousiasme, de la niaque, comme peut l'être Barton, c'est un gars qui va t'entraîner avec lui, sur le terrain tu as envie de le suivre" souligne Fabrice Céleschi. En plus des leaders plus posés que sont Mandanda et Nkoulou, en plus du leader de jeu qu'est Valbuena, l'OM a besoin de ces leaders de caractère que représentent Barton et Diawara. Deux armes de plus pour faire face.