5 qualités et 5 défauts pour Romao

Il coûte plus de 2 millions d'euros. C'est la nouvelle politique du côté de l'OM : On préfère payer une indemnité de transfert, comme pour Sougou, mais avoir un joueur à un salaire raisonnable, plutôt que de prendre un élément qui demande 200 000 € par mois, comme cela aurait pu être le cas pour Kuzmanovic. Faut-il pour autant investir autant dans un milieu défensif quand on est obligé de compter ses sous à chaque opération ? Surtout qu'au même poste, il y avait aussi le prometteur Nampalys Mendy, à six mois de la fin de son contrat à Monaco.

Il bouche l'horizon de Rafidine Abdullah. Romao arrive, mais Kaboré reste. Bien que Baup puisse être amené à changer de schéma tactique prochainement, la concurrence se corse donc pour l'espoir numéro 1 du club phocéen. Car même si Baup décide par exemple de faire de Kaboré un arrière gauche et de Barton un relayeur, Abdullah reste le troisième choix en milieu défensif derrière Romao et Cheyrou. Et il n'y aurait alors plus qu'une place à pourvoir...

Il n'a plus de marge de progression. S'il faut bien remonter dans le temps pour trouver un employeur déçu d'Alaixys Romao, il faut aussi reconnaître que ce n'est pas un hasard si le gotha européen ne s'est jamais intéressé à ce milieu de terrain. Bon joueur de Ligue 1, il ne semble pas être de ceux qui décuplent leur potentiel (et leur valeur) sous les projecteurs marseillais. Encore qu'en football, tout est possible ... 

Il peut être préoccupé par sa sélection. Actuellement à la CAN où le Togo est qualifié pour les quarts de finale, Alayxis Romao est un cadre de sa sélection. La formation togolaise est peut-être la sélection africaine qui est la plus touchée par les polémiques et les affaires en tout genre. Le jeune Olympien Senah Mango en a récemment fait les frais (lire ici). Il n'est pas exclu que ces histoires pompent un jour de l'énergie à Romao.

Parmi les joueurs de Ligue 1 qui fait le plus de fautes. Titre peu glorieux qu'il tient de sa première saison au sein de l'élite avec Grenoble, Romao est le digne successeur de Lorik Cana en Ligue 1. Outre sa capacité à toujours laisser trainer sa jambe, le joueur n'hésite pas non plus à invectiver le corps arbitral. Ça lui avait joué des tours à Marseille en décembre 2011 où il s'était fait exclure dans les arrêts de jeu. Et il s'est illustré encore dans ce domaine lors du premier tour de la CAN.

Il est polyvalent. Milieu défensif à gros abattage, Alayxis Romao est aussi capable de percuter, de porter la balle et de trouver ses attaquants dans les intervalles. A Lorient, où le 4-4-2 en ligne est roi, un milieu axial se doit de toute façon de savoir tout faire. Petit plus, Romao est aussi capable de dépanner en défense centrale.

Il est proche de Morgan Amalfitano. En Bretagne, Romao a joué une saison avec Jérémy Morel et Morgan Amalfitano. De quoi nouer une belle complicité dans le jeu avec le numéro 18 marseillais, notamment lorsque les deux éléments étaient alignés l'un derrière l'autre dans l'axe.

Il est fait pour porter le brassard. A Louhans-Cuisaux, à Grenoble et à Lorient, il n'a jamais attendu bien longtemps pour voir son entraîneur lui confier le brassard. Signe de la mentalité exemplaire d'un joueur qui cherche toujours à pousser son équipe vers le haut et qui a en lui la fameuse culture de la gagne.

Il mesure la chance qu'il a de jouer à l'OM. Rejeté du centre de formation de Toulouse, il a dû passer par les divisions inférieures du championnat (voir la vidéo de présentation). Lorsqu'il joue à Grenoble en 2007, il gagne 3000€ par mois. Comme il le déclare à lequipe.fr, il savoure donc d'être aujourd'hui dans ce qu'il considère comme le plus grand club français. Mais ce n'est pas une fin en soi pour lui, il compte bien s'y imposer.

Il peut permettre à Barton et A.Ayew de briller. Contre Montpellier en fin de match, Élie Baup a opté pour un 4-4-2 losange. Une stratégie séduisante, qui a tenu grâce au sacrifice de Joey Barton, qui a accepté de jouer seul 6. Avec Romao, qui se régale à ce poste de sentinelle, l'Anglais pourra reprendre avec André Ayew, une place qu'il affectionne, celle de relayeur au cœur du jeu.