Alors que Diouf et Labrune n'en finissent plus de se déchirer, Bernard Tapie répond à l'agacement que son nom a suscité ces derniers temps.
Présent jeudi à Marseille pour rencontrer les salariés de La Provence, dont il est le nouveau patron, Bernard Tapie s'est exprimé sur l'OM, lui qui était visé, comme Pape Diouf, par Margarita Louis-Dreyfus lorsqu'elle évoquait les "faux-amis" du club lors de sa sortie médiatique après le match de coupe de France à Paris. "Ils utilisent l'image unique de l'OM, qui est vraiment quelque chose de spécial, pour servir leurs intérêts personnels" avait-elle alors défini (voir la vidéo).
Pas rancunier, l'ancien président a confié lors de l'entretien avec ses salariés parler à la femme d'affaire mais pas de football. Il a ensuite tenu un discours rassurant pour les dirigeants quant au traitement dont le club allait être l'objet dans le journal : "Les dirigeants actuels sont dans un exercice très compliqué. Ils vont sûrement être obligés pour se maintenir à leur niveau de favoriser coûte que coûte la voie de la formation. Nous devons les aider en inculquant à nos supporters la pédagogie de la patience car rien n’est plus excitant que de voir les jeunes issus de notre région, rivaliser et obtenir des succès qui deviennent possibles et exaltants".
Dans France Football, qui consacre un gros dossier à la guerre des mots qui touche en ce moment les présidents qui se sont succédés à la tête de l'équipe phocéenne, le "Boss" tient pourtant un autre discours. Revenant sur l'agacement qu'il a provoqué en proposant son aide il y a quelques jours, il ne s'est pas montré tendre avec Vincent Labrune. "J'ai essayé d'expliquer qu'il serait plus facile, non pas comme maire, mais comme patron de presse, d'aider l'OM à attirer de nouveaux partenaires. Je ne voulais pas m'immiscer, juste proposer. Les dirigeants ont tout de suite réagi en disant : "De quoi il se mêle encore celui-là, il veut revenir !" Je préfère donc laisser tomber. Peut-être que l'OM n'a pas besoin d'argent après tout. Il y a un très grand patron qui se débrouille très bien, envoie Tapie, qui s'est ensuite prêté à la petite comparaison du moment. Pape Diouf était un "modeste président" qui m'écoutait parfois quand on échangeait. Mais "le grand président", lui, n'a pas besoin de conseils !".
Voilà qui ne va pas améliorer les rapports entre les deux hommes. Rappelons que le soir du quart de finale de Ligue des champions contre le Bayern, le président de l'OM s'en était pris aux journalistes de L’Équipe, qui avait le matin accordé une interview à son prédécesseur. Dans le dossier du bi-hebdomadaire, il est d'ailleurs écrit que Labrune refuse en interne la célébration des vingt ans de la victoire olympienne, "de peur d'être contraint de mettre trop de lumière sur cet encombrant Tapie". Sûrement au courant, ce dernier a déjà prévenu dans le quotidien régional : "Bien évidemment si l’OM n’est pas intéressé à le faire La Provence se fera un plaisir d’associer la ville à une fête digne de l’événement.."