Diawara : l'explication de notre doc
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 26/03/2012 à 12:40
Notre Doc fait le point sur la blessure de Souleymane Diawara : une rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Explications.
Rupture du Ligament Croisé Antérieur (LCA)
L’articulation du genou est stabilisée par 4 ligaments, qui pourraient être comparés à une corde faiblement élastique. Deux de ces ligaments sont situés de chaque côté de l’articulation : le ligament latéral interne et le ligament latéral externe ; et 2 sont situés au milieu de l’articulation : le ligament croisé antérieur (en rouge) et le ligament croisé postérieur (en vert).
Une entorse est une lésion d’un ligament, pouvant aller du simple étirement à la rupture de toutes les fibres qui le composent. Les entorses bénignes du genou concernent souvent le ligament latéral interne qui est rarement déchiré dans sa totalité et qui cicatrise extrêmement bien. Les entorses du ligament croisé antérieur (LCA) sont graves, car une fois rompu, le LCA ne cicatrise quasiment jamais de façon satisfaisante.
La fonction du LCA est de parfaitement centrer le tibia sous le fémur lors des mouvements de flexion extension du genou en empêchant la translation du tibia vers l’avant. La prise en charge initiale est médicale et peut faire appel à une courte immobilisation antalgique, mais l’immobilisation ne devra pas être prolongée sous peine d’entraîner une fonte musculaire qui augmenterait l’instabilité du genou.
L’intervention de reconstruction du ligament croisé antérieur n’est obligatoire que dans les cas d’instabilité ressentie par le patient ; 4 mois de rééducation sont nécessaires avant de savoir si le genou est assez stable pour envisager un retour à la compétition. Ce risque est souvent incompatible avec les contraintes sportives et financières d’un sportif de haut niveau. C’est pour cette raison que l’intervention est souvent privilégiée.
Deux techniques chirurgicales sont possibles et diffèrent dans le choix du transplant qui remplacera le ligament rompu : tendon rotulien (TR) versus droit interne et demi tendineux (DIDT).
La technique au tendon rotulien, avec laquelle Azpilicueta a été opéré avec succès en Espagne l’année dernière, reste une référence dans les sports à risque (Foot, Rugby, Ski, Judo), mais n’apparaît pas meilleure que le DIDT chez le sportif commun.
Le temps d’indisponibilité est classiquement de 6 mois, car le transplant après sa mise en place va perdre ses qualités de tendon pour acquérir progressivement des qualités de ligament. C’est une période, qu’on appelle la ligamentisation, au cours de laquelle le transplant est fragile.
A bientôt 34 ans et selon les suites opératoires, il se pourrait que Diawara se remette plus difficilement de cette intervention qu’Azpilicueta.
Dr Patrice Manopoulos
www.pepal.fr