Vente du club : vers un scénario inattendu ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 20/02/2016 à 12:20
Voici une info dénichée dans les documents du Tribunal de Commerce de Marseille, et qui illustre la restructuration à marche forcée de l'OM ces derniers mois. "Eric Soccer", holding familiale et société mère de la SASP OM, détient 100% de l'Olympique de Marseille depuis sa création par Robert Louis-Dreyfus lors de son arrivée à la tête du club, fin 1996. Depuis décembre 2008, elle est présidée par Vincent Labrune. Outre l'actuel président de l'OM, ses mandataires et administrateurs se nomment Mehdi El Glaoui, Igor Levin (le fameux avocat), assistés par le cabinet Deloitte Associés, Pierre Godet (expert-comptable) ou encore François Lamy (commissaire aux comptes).
En novembre dernier, la holding s'est réunie en assemblée générale afin de modifier ses statuts et signifier un changement d'administrateur. Le procès verbal nous révèle notamment la démission le 6 novembre de son poste d'administrateur de Philippe Pérez, dont on apprendra deux mois plus tard sa mise en examen dans l'affaire des transferts douteux, puis son départ du club il y a deux semaines, où il occupait le poste de directeur général. On y apprend également que ce même directeur général, poste non occupé à l'heure actuelle, voit ses prérogatives diminuer avec une limitation importante de ses libertés de décision financière.
Mais le point intéressant de cette assemblée générale semble être cette modification de statut : un administrateur d'Eric Soccer peut également en être actionnaire, ou pas, ce qui n'était pas le cas auparavant. De fait, Vincent Labrune peut aujourd'hui prendre des parts de la holding, tout comme El Glaoui et Levin. Tout cela conjugué pourrait éloigner la possibilité d'une vente du club, comme on pouvait pourtant le pressentir ces dernières semaines. On peut imaginer, par exemple et ce n'est qu'une hypothèse, la transformation d'Eric Soccer en un fonds d'investissement de type Colony Capital (ancien propriétaire du PSG) qui pourrait accueillir librement en son sein, c'est aussi un exemple, un actionnaire comme Doyen Sports sans que les instances internationales n'y trouvent quoi que ce soit à redire, concernant notamment les contraintes sur le TPO (tierce propriété).
En poussant le raisonnement jusqu'au bout, on se remémore de récentes déclarations de Vincent Labrune telles que : "Si demain je peux attirer des investisseurs pour renforcer la compétitivité de mon équipe", “Si l’on pouvait créer les conditions en interne pour faire venir de nouveaux investisseurs, cela nous réjouirait”, “On a une volonté d’optimiser l’organisation, de professionnaliser le club et d’être dans la capacité d’attirer les investisseurs et les sponsors”, et bien sûr le dernier communiqué de MLD “Je ne suis pas à la recherche d’un acheteur. En revanche, je serai attentive à toute proposition qui permettra d’assurer une stabilité pour le club".
Autant d'indices concordants qui éloignent l'idée d'une vente du club et d'un départ imminent de Vincent Labrune. Au contraire, une fois à la tête de cet hypothétique fonds d'investissement, ce dernier pourrait ainsi renforcer son contrôle sur l'OM, tout en nommant à sa place un président délégué. Une manière de rester aux commandes sans prendre les coups inhérents à la fonction. Malin, non ?