La formation, nouveau dossier sensible de l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 16/05/2016 à 07:00
Voilà des mois que le dossier de la vente cannibalise l'actualité du club, et le plus gros de cette frénésie de rumeurs est encore à venir. Mais dans ce dossier, il y a aussi des sous-dossiers comme, récemment, la reprise des abonnements ou encore la liquidation des joueurs en fin de contrat, afin de rendre la mariée encore plus attrayante. Et, actuellement, le sujet en vogue concerne la formation. La SASP, à savoir la structure pro, souhaiterait la récupérer dans son giron, alors qu'elle appartient historiquement à l'association OM, la section amateur dirigée par Jean-Pierre Foucault. Ces deux composantes se chamaillent, pour rester poli, depuis plusieurs semaines afin de trouver un accord sur le sujet, et visiblement, personne ne lâchera le morceau alors qu'une convention doit être signée d'ici fin juin.
Il faut dire que l'un des principaux arguments des partisans de la cession aux pros consiste à dire que le package présenté au futur repreneur serait bien plus attrayant si le centre de formation y était inclus. Un argument qui fait bondir le vice-président de l'association Robert Nazarétian, comme il l'explique au Phocéen : "Quand j'entends dire qu'à cause de l'association, on ne peut pas vendre le club, c'est comique. Vous croyez qu'un repreneur va mettre 200 millions d'euros pour avoir les 17 ans ou les 19 ans ? Le centre de formation tel qu'il fonctionne aujourd'hui avec l'association, c'était le voeu de Robert Louis-Dreyfus. D'ailleurs, à l'époque, il siégeait avec nous. Ce n'est pas Margarita Louis-Dreyfus qui souhaite changer ça, mais ceux qui sont actuellement chargés de la vente". C'est à peu près, mais pas tout à fait, ce qu'expliquait vendredi dernier à La Provence l'avocat du club Olivier Grimaldi : "C'est un des éléments essentiels dans le cadre de la future reprise du club selon le process défini par Margarita Louis-Dreyfus. On veut simplement la même chose qui existe dans tous les clubs européens. Un club comme l'OM se doit d'avoir la mainmise sur ses équipes".
Autre argument : celui de la performance. En effet, le centre ne sortirait pas assez de jeunes joueurs aptes à intégrer l'équipe première, à l'image de Lyon par exemple. "Je ne vois pas où est le problème, explique Nazarétian, puisque, de fait, ce sont déjà les pros qui gèrent ces équipes. Ils ont choisi les entraîneurs des 17, 19 ans, de la CFA, et ce sont eux qui ont mis en place le patron de la cellule de recrutement et qui les payent. Pourtant, ceux qui étaient en place depuis des années ont sorti les Nasri, Flamini ou Carrasso, alors qu'eux n'ont sorti personne et qu'ils ne sont pas capables de conserver Boutobba. On dit que le centre ne forme plus de bons joueurs, mais l'an dernier, Bielsa nous en avait pris huit. Il était nul Bielsa ? Alors que cette année, plus aucun d'entre eux ne joue"
On a bien compris que le problème était loin d'être résolu et que, pour l'instant, chacun campait sur ses positions. Les négociations, suivies de près au plus haut niveau de la Mairie, s'annoncent très serrées entre deux parties plus vraiment unies : "On nous dit de garder le numéro d'affiliation et de laisser les équipes en contrepartie, conclut Nazarétian. Mais les deux nous appartiennent et on ne veut pas que ça change. Imaginez que le club soit vendu et que des personnes comme Ghislain Gingras ou Jack Kachkar (deux repreneurs fantômes en 1994 et 2006) arrivent, on fait quoi ? Le club disparaît et le centre avec ? L'association, c'est ce qui restera si le club s'effondre, on l'a vu avec les Minots et avant que RLD arrive. On n'est pas du tout un obstacle à la vente, ce sont de faux prétextes".
Suite, et fin, avant le 30 juin, date butoir pour la signature de la convention...
> En vidéo, les participants du Talk évoquent le fameux numéro d'affiliation